Frapper Daesh en Syrie? Le gouvernement néerlandais s’interroge…

Alors que la France a fait jouer l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne pour demander une assistance militaire à ses partenaires européens, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont décidé d’accroître leur participation à la coalition anti-Daesh, voire, comme c’est le cas des Britanniques, d’étendre leurs opérations militaires à la Syrie.

Aux Pays-Bas, on s’interroge sur la conduite à adopter. Les forces aériennes néerlandaises participent déjà, avec des F-16 basés en Jordanie, aux frappes de la coalition contre Daesh (État islamique ou EI). Mais uniquement dans le nord de l’Irak. Jusqu’à présent, La Haye a fait valoir qu’il n’était pas question de bombarder l’organisation jihadiste en Syrie sans mandat des Nations unies.

Or, la résolution 2249 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 20 novembre dernier, soit une semaine après les attentats de Paris, donne une marge de manoeuvre plus large pour une telle intervention.

Mais la classe politique néerlandaise semble divisée sur cette question. Pour Raymond de Roon, du Parti pour la Liberté, une formation de droite « dure », il « est grand temps d’agir contre l’EI en Syrie ». Les députés du Parti populaire libéral et démocrate, dont est issu le Premier ministre Mark Rutte, y seraient aussi favorables. En revanche, les travaillistes du PvdA, qui comptent plusieurs ministres au sein du gouvernement, dont celui des Affaires étrangères, sont beaucoup plus réservés.

Reste aussi bien la France que les États-Unis ont demandé aux Pays-Bas de prendre part aux frappes contre Daesh en Syrie. C’est le chef de la diplomatie néerlandaise, Bert Koenders, qui l’a affirmé lors d’une réunion d’une commission parlementaire des Affaires étrangères.

« Les Pays-Bas sont un petit pays qui a été très actif dans la lutte contre l’EI », a ainsi fait valoir M. Koenders. « Mais nous devons prendre une telle décision qu’après que tous les aspects politiques et militaires en Syrie aient été bien examinés », a-t-il expliqué, avant de souligner que cela prendrait « encore du temps ».

Cela étant, le général Tom Middendorp, le chef d’état-major des armées néerlandaises, s’est prononcé en faveur des frappes en Syrie. « Il y a fort appel de la coalition internatinoale pour porter un coup contre l’EI », a-t-il déclaré devant des députés. « Bombarder en Irak, c’est un peu comme traiter les symptômes de la maladie et non la maladie elle-même », a-t-il fait valoir.

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