L’armée russe muscle ses capacités de défense aérienne en Syrie
Suite à la perte d’un de ses bombardiers tactiques Su-24 « Fencer », abattu le 24 novembre par l’aviation turque, l’armée russe va accroître ses capacités de défense aérienne sur la base de Hmeimim qu’elle occupe à Lattaquié, dans le nord ouest de la Syrie.
Dans un premier temps, le général Sergueï Roudskoï, de l’état-major russe, a annoncé que le croiseur Moskva, notamment doté du système M-11 Chtorm, avec 96 missiles surface-air V-611 (SA-N-3 Goblet), allait être mouiller près de Lattaquié.
« Toutes les cibles représentant pour nous une menace potentielle seront détruites », a ainsi prévenu le général Roudskoï, via un communiqué.
En outre, les bombardiers russes seront désormés escortés par des avions de chasse lors de leurs sorties. Comme l’État islamique, que la Russie affirme essentiellement viser alors qu’elle frappe également d’autres groupes rebelles syriens, n’a pas d’aviation, l’on imagine que cette mesure vise surtout les secteurs frontaliers avec la Turquie.
Par ailleurs, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a aussi annoncé, ce 25 novembre, le déploiement de systèmes de défense aérienne S-400 sur la base de Hmeimim.
« J’espère que ce déploiement, ainsi que les autres mesures prises, sera suffisant pour assurer la sécurité des vols » a commenté Vladimir Poutine, le président russe.
Avec une portée de 400 km, le S-400 Triumph (code Otan SA-21 Growler) est un système mobile capable de suivre simultanément jusqu’à 36 cibles et de détruire des missiles ainsi que toute autre menace aérienne?
Ces équipements compléteront ceux déjà installés à Hmeimin, soit des systèmes de défense aérienne SA-22 Greyhound (Pantsir) et SA-15 Gauntlet (TOR M1), et renforceront ainsi la stratégie russe, qui consiste à mettre en place des « bulles de protection » (ou des capacités A2/AD pour anti-access, area denial) dans des secteurs clés comme la mer Noire, la mer Baltique et la Méditerranée orientale.