Le GIGN envoyé à Bamako, où des terroristes ont attaqué l’hôtel Radisson
Lors de son passage devant les députés de la commission des Forces armées, le 3 novembre, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, avait souligné la nécessité de rester encore « très vigilant » à l’égarde des groupes armées terroristes (GAT) encore actifs au Mali.
Deux semaines plus tard, et alors qu’une grande opération – appelée Vignemale – est actuellement menée par la force Barkhane, à la fois au Niger et dans le nord du Mali, précisément dans la région du massif du Tigharghar, des hommes armés ont attaqué, ce 20 novembre, l’hôtel Radisson, qui, à Bamako, accueille une clientèle internationale.
Ces assaillants, dont le nombre varie de 2 à un dizaine selon les témoignages, seraient entrés dans l’enceinte de l’hôtel au même moment que l’arrivé d’un véhicule muni de plaques diplomatiques. Ensuite, ils ont pris en otage environ 170 clients et employés de l’établissement, dont de nombreux ressortissants étrangers.
Plus tard, les forces spéciales maliennes ont lancé un assaut pour tenter de libérer les personnes retenues par les terroristes. Près de 80 otages ont pu ainsi s’échapper.
« Nos forces spéciales ont libéré une trentaine d’otages et d’autres ont pu s’échapper tout seuls », a déclaré, auprès de l’AFP, le colonel Salif Traoré, le ministre malien de la Sécurité, sans plus de précisions.
De son côté, le président Hollande a indiqué, à la mi-journée, que la « France était disponible pour apporter aux forces » maliennes « le soutien nécessaire ». Et d’ajouter : « L’assaut a été donné et nous ferons en sorte, avec les moyens qui sont les nôtres sur place, de pouvoir obtenir la libération des otages ».
Aussi, environ 40 opétateurs d’un Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) ont pris la direction de Bamako, où ils devraient arriver en fin de journée. Ils seront accompagnés par un dizaine d’experts de l’Institut de recherches criminelles de la Gendarmerie nationale (IRCGN).
« Les gendarmes du GIGN vont être envoyés vendredi en mission de conseil et de soutien à l’intervention aux forces de sécurités maliennes et dix gendarmes de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) les accompagneront », a indiqué Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère.
L’attaque de l’hôtel Radisson vise à entraver la reconstruction du Mali étant donné que l’établissement compte de nombreux responsables d’entreprises parmi ses clients.
Ce n’est pas la première fois qu’un groupe armé terroriste s’en prend à un établissement hôtelier : en août, l’hôtel Byblos, connu pour accueillir une clientèle étrangère, avait été la cible d’une attaque similaire. Le Front de libération du Macina (FLM), récemment apparu sur la scène malienne, avait été soupçonné d’en avoir été à l’origine.
Le chef du FLM, un certain Amoudou Koufa, est un proche d’Ilyag Ag Ghali, « l’émir » du groupe jihadiste touareg Ansar Dine. Récemment, ce dernier a de nouveau fait parler de lui en réaffirmant son opposition aux accords de paix d’Alger, signés par Bamako et les groupes touaregs indépendantistes.
Le FLM peut donc à nouveau être derrière l’attaque de l’hôtel Radisson. Mais il peut s’agir du groupe al-Mourabitoune, qui a déjà frappé à Bamako, ou bien encore d’al-Qaïda au Magreb islamique, à l’origine de plusieurs attaques, en particulier contre la Mission des Nations unies au Mali, dans le centre du pays, ces derniers mois.