M. Le Drian n’envisage pas de réduire les effectifs de l’opération Barkhane

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Invité à faire le point sur les opérations extérieures en cours par la commission « Défense » de l’Assemblée nationale, le novembre, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a bien évidemment évoqué la la bande sahélo-saharienne, et en particulier le Mali.

Ainsi, a-t-il dit, la sitation malienne va en s’améliorant, avec une stabilisation politique, une croissance économique d’environ 4% et une meilleure situation sécuritaire, notamment depuis « la signature de « l’accord d’Alger » entre Bamako et les groupes touaregs indépendantistes.

Qui plus est, toujours selon M. Le Drian, le Mali est e »ngagé dans un processus vertueux de rétablissement de la paix intérieure entre les autorités de Bamako et les différents groupes qui perturbaient la situation et se battaient souvent entre eux », avec les organisations indépandistes touareg (CMA) et les mouvements favorables à Bamako, comme le GATIA (Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés).

« Malgré quelques accrochages, nous sommes globalement dans une phase de stabilisation. Des missions et des patrouilles communes sont même envisagées au Nord entre les forces armées maliennes, le GATIA et la CMA, ce qui serait sans précédent », a commenté le ministre. [ndlr, la première patrouille a eu lieu la semaine dernière]

S’agissant des groupes armés terroristes (GAT), M. Le Drian a souligné la nécessité de rester encore « très vigilants » à leur égard. « Même s’ils sont beaucoup moins nombreux et actifs, ils n’ont pas renoncé à faire dérailler le processus politique ni à agresser les forces internationales, celles de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) comme celles de l’opération Barkhane », a-t-il expliqué aux députés.

Ainsi, l’organisation al-Mourabitoune, dont Mokhtar Belmokhtar est l’un des chefs, « continue à mener des actions au Sud », de même qu’Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghali (qui a encore récemment rejeté les accords d’Alger) et « les restes d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) (…) dans l’Adrar des Ifoghas ».

Le ministre a aussi évoqué le Front de libération du Macina, à dominante arabe, actif dans le sud du Mali. « Il a provoqué à quelques reprises nos forces et, surtout, les forces maliennes. Il ne s’agit pas d’un mouvement majeur, mais il convient d’y faire très attention », a-t-il affirmé.

Interrogé par un député sur une possible réduction des effectifs de l’opération Barkhane, menée sur l’ensemble de la Bande sahélo-saharienne, M. Le Drian a estimé que cette éventualité n’est pas encore d’actualité, notamment en raison de la situation en Libye.

« Je ne suis pas favorable à la diminution du nombre de militaires engagés dans l’opération Barkhane pour l’instant. Il s’avère nécessaire, pour ce dispositif complet et articulé, de compter sur les effectifs actuels quand, comme actuellement, nous menons des opérations d’envergure », a répondu le ministre.

« Le chef d’état-major des armées pense également que le moment de réduire la voilure humaine de Barkhane n’est pas encore venu, car nous devons toujours faire face à des actions ‘asymétriques de harcèlement’, recourant par exemple à des engins explosifs improvisés et à des attentats », a poursuivi M. Le Drian. « En outre, la situation en Libye reste dangereuse et instable », a-t-il fait valoir.

Car si la situation s’améliore, elle reste fragile. C’est pourquoi les  effectifs de la force Barkhane seront maintenus entre 3.500 et 3.800 hommes. Il s’agit, comme l’a rappelé le ministre, de continuer « d’assurer une présence très forte et de mener régulièrement des opérations », comme celle appelée « Vignemale », visant à « neutraliser des acteurs et à poursuivre la stabilisation et la sécurisation du pays ».

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