Dissuasion : Trois rendez-vous importants pour la Marine nationale en 2016

m51-20140514Lors de son audition par la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, le délégué général pour l’armement (DGA), Laurent Collet-Billon, a évoqué à plusieurs reprises les travaux en cours en matière de dissuasion nucléaire.

Ainsi, l’un des chantiers importants consiste à modifier les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Triomphant pour leur permettre d’emporter des missiles nucléaires stratégiques M51.

Le premier bâtiment qui a donné son nom à cette classe a donc été transformé à cette fin à l’occasion d’une Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparation (IPER/Adaptation). Normalement, il pourra reprendre ses patrouilles en 2016, avec des missiles M51.2.

Mais avant, le Triomphant devra passer un dernier test, qui « consistera à lancer un missile (…) de manière à le qualifier et à permettre son retour dans le cycle opérationnel. Tout ceci doit avoir lieu dans le courant du premier semestre 2016 », a expliqué M. Collet-Billon.

Ce test sera en fait le second car il est également prévu un essai de maquettes « Jonas » instrumentées échelle 1 du M51 au début de l’année prochaine. Il s’agira, a expliqué le DGA, « d’améliorer notre connaissance des phénomènes hydrodynamiques lors de l’éjection du missile du bateau. »

Toujours au sujet des missiles balistiques emportés par les SNLE, le DGA a rappelé que la version M51.2 « emporte des têtes nucléaires dites ‘océaniques’, qui autorisent la grande portée, ce qui n’était pas le cas des têtes du [missile] M45. »

« La 3e génération, qui doit voir le jour à l’horizon 2025, vise à maintenir les capacités de notre composante océanique face aux défenses antimissiles les plus sévères; ceci nous amène à également revoir la partie haute. Ce faisant cela génère une charge de travail supplémentaire pour les industriels de la propulsion », a expliqué M. Collet-Billon. « Notre souci est de les alimenter en permanence. On a donc prévu de rénover un étage du M51 tous les dix ans. On est là sur des flux extrêmement tendus en termes de production sur mesure », a-t-il précisé.

Enfin, relativement peu connue par rapport aux autres composantes de la dissuasion nucléaire française, la Force Aéronavale Nucléaire (FANu) aura à effectuer, également en 2016, un tir d’entraînement du missile ASMP-A (air-sol moyenne portée / amélioré), « à partir d’un Rafale catapulté du porte-avions en Méditerranée, avec ravitaillement en vol, etc », a indiqué M. Collet-Billon. « C’est une très grosse opération à monter », a-t-il dit aux sénateurs.

La France est le seul pays à disposer d’une force comme la FANu. Cette dernière n’a pas d’avions ni de pilotes qui lui sont propres.

« Pour les marins du groupe aéronaval et du groupe aérien embarqué, mettre en œuvre la FANu fait partie du spectre de leurs missions et de leurs savoir-faire. La capacité de la FANu repose sur la capacité d’emport du missile nucléaire ASMP/A (air-sol moyenne portée/ amélioré) par le Rafale au standard F3 », expliquait, en 2014, l’amiral Philippe Coindreau, l’ex-commandant la Force d’action navale.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]