L’Italie va pouvoir armer ses drones MQ-9 Reaper
Il aura fallu attendre 4 ans pour voir la Defense Security Cooperation Agency (DSCA), en charge du dispositif des Foreign Military Sales (FMS), de transmettre avec un avis favorable la demande italienne visant à armer les 6 MQ-9 Reaper en service au sein de l’Aeronautica Militare.
« L’Italie est un membre responsable de la communauté internationale et les Italiens ont été avec nous dans chaque opération significative récente de l’Otan », a expliqué un responsable américain auprès de l’agence Reuters.
Outre les États-Unis, et après le Royaume-Uni, l’Italie deviendra le second pays à disposer de drones Reaper pouvant emporter de l’armement. En l’occurrence, Rome envisage de commander jusqu’à 156 missiles AGM-114 R2 Hellfire, 20 bombes GBU-12 à guidage laser et 30 GBU-38 JDAM (Joint Direct Attack Munitions). Le montant total de cette commande atteindrait ainsi près de 130 millions de dollars.
Pour appuyer sa demande d’armer ses Reaper, l’Italie a fait valoir que cette capacité lui permettrait de soutenir les opérations de l’Otan ainsi que celles menées en coalition, d’augmenter sa « flexibilité » opérationnelle et d’améliorer la protection de ses forces terrestres.
« En Afghanistan, nous aurions sauvé des vies de soldats italiens si nous avions eu drones armés », a commenté l’ex-général aviateur Tricarico Dino, actuellement à la tête de l’ISCA, un centre de réflexion.
En outre, dans son avis, la DSCA explique que l’Aeronautica Militare n’aura aucune difficulté à « intégrer cette capacité supplémentaire », dans la mesure où elle exploite déjà des MQ-9 Reaper.
Ces appareils sont mis en oeuvre par le 28e escadron. Depuis cet été, ils sont basés à Sigonella (Sicile), aux côtés des RQ-4 Global Hawk américains. Deux d’entre-eux ont été engagés en Irak, dans le cadre de la coalition anti-EI en Irak. Ces drones opèrent depuis le Koweït, où l’aviation italienne a déployé des chasseurs bombardiers Tornado pour des missions de surveillance et de reconnaissance.
Contrairement à la France et au Royaume-Uni, Reaper de l’Aeronautica Militaire peuvent évoluer dans l’espace aérien italien. Une capacité qui ne sera possible pour l’armée de l’Air française que quand elle recevra des appareils portés au standard Block 5, comme l’a récemment précisé le général André Lanata, son chef d’état-major.
Cela étant, il est difficilement compréhensible qu’il ait fallu autant de temps à la DSCA pour recommander l’autorisation d’armer les Reaper italiens. Surtout si l’Italie est considérée comme étant un allié proche et fiable des États-Unis…
Sans doute que le projet d’EuroDrone MALE, cher au ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, y est pour quelque chose… Pour rappel, Airbus Defence&Space, Finmeccanica et Dassault Aviation sont impliqués dans ce programme, qui fait actuellement l’objet de discussions portant sur les besoins capacitaires de la France, l’Allemagne et l’Italie.
