Une commission parlementaire britannique s’oppose à des frappes aériennes de la RAF en Syrie

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Si elle a déjà effectué, avec un de ses drones MQ-9 Reaper, une frappe ciblée en Syrie contre des ressortissants britanniques enrôlés par l’État islamique (EI ou Daesh) alors qu’ils préparaient des attentats au Royaume-Uni, la Royal Air Force n’est pas autorisée, pour le moment, à participer à des raids de la coalition internationale dirigée par les États-Unis sur le sol syrien.

Cette option est pourtant envisagée par le gouvernement de David Cameron depuis l’attentat qui a coûté la vie à 30 touristes britanniques à Sousse (Tunisie). Pour rappel, dans le cadre de l’opération Shader (nom de sa participation à la coalition internationale), la RAF participe aux missions contre l’EI dans le nord de l’Irak.

Il est « illogique » de « se limiter à l’Irak quand nous savons que l’EI est dirigé depuis le nord de la Syrie », avait alors estimé Michael Fallon, le ministre britannique de la Défense.

Mais pour cela, David Cameron doit solliciter l’avis du Parlement, où il n’est pas certain de disposer d’une majorité sur cette question, dans la mesure où certains députés de son parti sont défavorables à étendre les opérations de la RAF à la Syrie.

Le fait est. Ce 3 novembre, la commission des Affaires étrangères de la Chambre des communes a donné un avis défavorable à l’extension des frappes britanniques à la Syrie tout en préconisant d’accentuer les efforts diplomatiques afin de mettre un terme au conflit syrien.

« Nous pensons qu’il ne devrait pas y avoir d’extension de l’action militaire britannique à la Syrie sans une stratégie internationale cohérente qui aurait des chances réalistes de vaincre l’EI et de mettre fin à la guerre civile en Syrie », a en effet estimé cette commission.

Le président de cette dernière, le conservateur Crispin Blint, a fait valoir qu’il « existe de multiples engagements militaires non coordonnés émanant d’un grand nombre d’acteurs internationaux en Irak et en Syrie » et que « rendre la situation militaire encore plus complexe nous détournerait du principal objectif qui est de mettre fin aux souffrances et de contrecarrer la propagation de cette idéologie dangereuse, barbare et régressive ».

« Le Royaume-Uni reste déterminé à utiliser tous les outils disponibles pour sauver des vies et créer les conditions pour (rétablir) la paix en Irak et en Syrie », a répondu Philip Hammond, le ministre britannique des Affaires étrangères, pour qui il faut agir à la fois sur les plans diplomatique, humanitaire et militaire.

Ce n’est pas la première fois que des parlementaires d’outre-Manche sont réticents à approuver des opérations militaires en Syrie. En août 2013, David Cameron s’était vu refuser l’autorisation d’engager les forces britanniques dans une opération visant à « punir » le régime de Bachar el-Assad, alors accusé d’être à l’origine d’une attaque chimique contre le quartier de la Goutha, près de Damas.

Aussi, avant de solliciter un vote sur l’extention à la Syrie de l’opération Shader, le locataire du 10 Downing Street cherche à trouver un consensus sur ce dossier. Visiblement, ce n’est pas encore gagné.

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