Larzac : L’installation de la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère coûtera 115 millions d’euros

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La révision à la hausse des effectifs de la Force opérationnelle terrestre (FOT) – ces derniers devant passer de 66.000 à 77.000 soldats – suppose des dépenses d’infrastructures supplémentaires, auxquelles il faut aussi ajouter celles liés à l’amélioration des conditions d’hébergement des militaires engagés dans l’opération intérieure Sentinelle.

Selon Jean-Paul Bodin, le Secrétaire général pour l’administration (SGA), qui répondait à l’inquiétude exprimée en commission par le député Charles de la Verpillière au sujet de l’évolution des dépenses d’infrastructures (nous avons souvent entendu (…) qu’elles sont sacrifiées, a-t-il dit), les autorisations d’engagement prévues par le projet de loi de finances initiale pour 2016 en faveur des investissements immobiliers s’élèvent à « environ 1,6 milliard d’euros » (-94 millions) tandis que, en crédits de paiement, leur montant sera de 1,17 milliards (+120 millions). « Cette hausse s’explique par le lancement de certaines opérations, notamment de livraisons liées aux grands programmes d’armement », a-t-il expliqué.

En gros, les chantiers pour adapter les infrastructures aux nouveaux équipements (arrivée du SNA Barracuda, des FREMM, A400M, etc) représentent 70% des investissements. Reste donc un peu plus de 300 millions pour financer les conséquences de la montée en puissance de la FOT, laquelle oblige certaines casernes à « pousser les murs » pour accueillir une compagnie ou un escadron supplémentaire.

Cela étant, si l’armée de Terre a décidé globalement de ne pas recréer de régiments, le cas de la 13e Demi Brigade de Légion étrangère (DBLE) s’apparente toutefois à une création. Ne comptant que peu de personnels permanents (une cinquantaine) quand elle était affectée aux Émirats arabes unis, ses effectifs vont en effet dépasser le miller de légionnaire d’ici quelques mois.

Aussi, son installation sur le plateau du Larzac aura un coût. Lors des débats budgétaires portant sur les crédits dont il a la charge, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a précisé ce dernier, le 27 octobre. Ainsi, il sera d’environ 115 millions d’euros. « Cette somme correspond aux investissements qui seront conduits entre 2016 et 2020 », a-t-il dit, en répondant au député Charles de la Verpillière.

« Dans le cadre de l’opération Sentinelle, 15 millions d’euros seront consacrés en 2016 aux infrastructures nécessaires, tandis que 55 millions d’euros seront réservés à la montée en puissance de la flotte », a en outre indiqué le ministre, selon qui il « est prévu de maintenir cet effort en 2017, à peu près dans les mêmes conditions ».

« En matière d’infrastructures, nous avons choisi de concentrer nos efforts sur les programmes qui permettent à nos forces de réaliser leurs contrats opérationnels dans les conditions les plus adéquates », a encore plaidé le ministre.

Par ailleurs, l’arrivée de la Légion étrangère sur le plateau de Larzac, en lieu et place des 200 militaires du Centre d’entraînement de l’infanterie au tir opérationnel (CEITO), qui rejoindront Canjuers, ne provoque pas d’émoi particulier parmi la population, contrairement à ce que certains pouvaient redouter.

Dans les années 1970, le Larzac fut le théâtre de manifestations contre l’extension du camp militaire. Extension finalement annulée par la suite. Quelques habitants ont bien tenté de refaire le coup en créant le collectif « Gardem lo Larzac » pour protester contre la venue des légionnaires, au motif qu’elle aurait « des conséquences sur l’équilibre du territoire ». Mais la mayonnaise, malgré la complaisance de certains médias, n’a pas pris.

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