Northrop Grumman remporte le contrat du futur bombardier stratégique de l’US Air Force

Déjà constructeur du bombardier stratégique furtif B-2 Spirit, le groupe Northrop Grumman semblait, à première vue, le mieux placé pour décrocher le contrat appelé LRS-B (Long Range Strike Bomber), visant à développer le remplaçant des B-1 Lancer et B-52 Stratofortress de l’US Air Force et dont le montant final pourrait atteindre les 80 milliards de dollars pour 80 à 100 exemplaires.

Le fait est. Après la fermeture des marchés financiers, le 27 octobre, Ashton Carter, le secrétaire américain à la Défense, et les responsables de l’US Air Force ont annoncé que l’offre de Northrop Grumman avait été retenue aux dépens de celle proposé par Lockheed-Martin, alliés pour la circonstance à Boeing.

D’après ce qui a été rapporté ici ou là, les deux projets concurrents étaient radicalement « différents ».

Le développement du LRS-B figurait parmi les priorités de l’US Air Force, avancées il y a 4 ans par son chef d’état-major, le général Schwartz, au même titre que l’acquisition de nouveaux avions ravitailleurs et que le programme F-35A.

À cette occasion, il avait été précisé que cet appareil devait être furtif et conçu pour faire du bombardement classique et nucléaire tout en ayant la capacité d’effectuer des missions de guerre électronique et de renseignement. En outre, il fallait qu’il soit en mesure de contrôler des drones.

Les détails concernant ce programme ont ensuite été livrés au compte-gouttes. L’on sait qu’il fera appel à des technologies arrivées à maturité afin de réduire les coûts et que son architecture devra être ouverte pour intégrer de futures fonctionnalités.

Cela étant, le coût unitaire de ce futur bombardier serait de l’ordre de 550 millions de dollars. Aussi, Northrop Grumman n’a pas tardé à lancer une campagne de communication pour désamorcer les critiques qui ne manqueront pas d’être faites.

Ces derniers jours, une vidéo inédite montrant une mission d’un B-2 Spirit a opportunément « fuité » sur les réseaux sociaux. Puis un site Internet dédié au LRS-B a ainsi été mis en ligne quelques heures à peine après l’annonce de l’attribution du contrat.

L’industriel y met surtout en avant les capacités de son B-2 Spirit, qui, en 1999, lors des 8 premières semaine de l’intervention de l’Otan contre la Serbie, a assuré 3% des sorties aériennes et détruit 33% des objectifs. En outre, il assure que le coût d’une bombe guidée par GPS et larguée par un bombardier est équivalent à celui d’une Chevrolet Impala tandis que lancement d’un missile de croisière coûte « approximativement » le prix total de 7 Ferrari et d’une BMW.

En réalité, la campagne de promotion de Northrop Grumman a commencé très tôt. En février, à l’occasion du Super Bowl (finale du championnat de football américain), il avait fait diffuser – une première pour un industriel de l’armement – un spot publicitaire dans lequel étaient mis en scène le YB-35, le  B-2, le démonstrateur de drone de combat X-47B et un mystérieux appareil caché sous un drap.

On ignore si des prototypes ont déjà été mis au point… Mais comme la capacité opérationnelle initiale du LRS-B doit être prononcée dans les années 2020, c’est probable. En tout cas, cela pourrait expliquer le mystère de ces 3 avions inconnus en forme d’aile volante aperçus dans le ciel texan au printemps 2014.

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