Les États-Unis vont intensifier leur campagne aérienne contre l’État islamique

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Les forces armées russes ont annoncé, ce 28 octobre, avoir frappé 118 objectifs en Syrie, principalement dans dans les provinces de Hama (centre), d’Idleb (nord-ouest), de Homs (centre), d’Alep (nord-ouest), de Lattaquié (ouest) ainsi que dans les environs de Damas, où, apparemment, Jaïch al-Islam, un important groupe rebelle d’obédience salafiste a été visé.

Cependant, l’État islamique (EI ou Daesh) n’est que peu présent – voire pas du tout – dans les zones qui ont été ciblées par les bombardiers russes, l’organisation jihadiste étant surtout implantées dans les régions de Raqqa et de Palmyre ainsi que, dans une moindre mesure, celle d’Alep.

« Avec l’arrivée des Russes qui, pour l’essentiel, appuient Bachar al-Assad, la situation évolue. Dans quel sens? Je ne suis pas capable de vous dire quelles seront les conséquences finales de cette intervention. Il est clair que Daesh a fait une percée là où il était absent et que les Forces armées syriennes regagnent du terrain là où elles étaient bloquées. L’opposition syrienne modérée porte bien son nom : sa présence est très modérée. La situation au sol est extrêmement compliquée. La solution est d’abord politique et diplomatique », a commenté le général de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA), lors de son passage devant la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale.

Donc, pendant que l’aviation russe bombarde massivement, l’EI avance. Et cela d’autant plus que, visiblement, la coalition emmenée par les États-Unis semble avoir réduit son activité contre l’organisation jihadiste en Syrie.

Selon le Pentagone, cela serait dû au « manque de cibles » identifiées. Mais probablement que les opérations aériennes menées par la Russie y sont pour quelque chose : encore récemment, il n’y avait pas d’entente sur les procédures à adopter dans l’espace aérien syrien et le risque d’incident était donc élevé.

Cela étant, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a annoncé une intensification de la campagne aérienne contre l’EI lors d’une audition devant le comité des Forces armées du Sénat, le 27 octobre.

« Nous prévoyons d’intensifier notre campagne aérienne, y compris avec des appareils supplémentaires de la coalition et des Etats-Unis, pour cibler l’EI avec des frappes plus nombreuses et plus fortes », a affirmé M. Carter. « Cela comprendra davantage de frappes contre des cibles de grande valeur de l’EI à mesure que notre renseignement s’améliore », a-t-il précisé.

« Nous ne nous interdirons pas de soutenir des partenaires capables de mener à l’occasion des attaques contre l’EI, ou de mener ces missions nous-mêmes, que ce soit par des frappes aériennes ou des actions directes au sol », a encore ajouté le chef du Pentagone, qui s’est par ailleurs dit hostile à toute idée de zones d’exclusion aérienne en Syrie.

Toujours selon M. Carter, les opérations vont se concentrer sur Raqqa, en Syrie, ainsi que sur Ramadi, en Irak.

Alors que l’US Air Force a envoyé en Turquie, des avions A-10C Thunderbolt II, spécialisés dans l’appui aérien rapproché, il serait désormais question pour le Pentagone de déployer en Irak des hélicoptères d’attaque AH-64 Apache.

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