La Jordanie et la Russie ont trouvé un accord pour coordonner leurs actions militaires en Syrie

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La Jordanie participe, depuis l’automne 2014, aux opérations aériennes menées en Syrie par la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) dirigée par les États-Unis. Les forces aériennes du royaume hachémite y ont d’ailleurs perdu un pilote de F-16, assassiné dans des conditions épouvantables par les jihadistes.

Aussi, l’annonce d’un accord entre Amman et Moscou portant sur une coordination de leurs opérations militaires respectives en Syrie a de quoi surprendre.

« Les forces armées des deux pays, les forces russes et jordaniennes, se sont mises d’accord pour coordonner leurs actions, dont celles des forces aériennes en Syrie », a ainsi affirmé Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, au cours du conférence de presse donnée le 23 octobre, à Vienne, aux côtés de son homologue jordanien, Nasser Judeh. Et de préciser qu’un « mécanisme » avait déjà été mis en place à Amman à cette fin.

Quant au chef de la diplomatie jordanienne, il a mis en avant la « nécessité d’une d’une coordination étroite avec (nos) amis russes, notamment entre les deux armées de part et d’autre ».

L’annonce de cette coordination des actions militaires russes et jordaniennes a été faite à l’occasion d’un mini-sommet ayant réuni, dans la capitale autrichienne, les ministres des Affaires étrangères américain, russe, turc et saoudien.

Cet accord entre Moscou et Amman est surprenant la mesure où la coalition anti-EI et la Russie sont en désaccord sur le dossier syrien et ne poursuivent pas forcément les mêmes objectifs.

Ainsi, pour les Russes ne font pas dans la nuance et considèrent comme terroriste tout groupe armé s’opposant au régime de Bacher el-Assad, le président syrien.

« Il est toujours difficile de mener un double jeu: dire qu’on lutte contre les terroristes et en même temps essayer de se servir d’une partie d’entre eux pour faire avancer ses pions au Proche-Orient et servir ses intérêts » , a ainsi déclaré, la veille, Vladimir Poutine.

« C’est une illusion de croire qu’il sera possible de se débarrasser d’eux par la suite, de les écarter du pouvoir et de parvenir à s’entendre avec eux », a-t-il continué, en faisant une allusion claire aux pays occidentaux engagés dans la coalition anti-EI.

« Il ne faut pas jouer sur les mots et classer les terroristes en modérés et non modérés. Où est la différence? Sans doute (…) ils décapitent les gens de façon modérée ou avec politesse », a-t-il ironisé.

« Pourquoi les efforts de nos partenaires américains et de leurs alliés dans la lutte contre l’organisation État islamique (EI) n’ont toujours pas donné de résultats tangibles », a encore demandé le maître du Kremlin.

Justement, l’État islamique est relativement épargné par les frappes aériennes russes, qui, pour 80 à 90% d’entre elles ciblent essentiellement d’autres groupes armés, dont ceux affiliés à l’Armée syrienne libre. D’ailleurs, les jihadistes en profitent même pour pousser leurs pions, comme c’est actuellement le cas dans la région d’Alep.

Ainsi, l’EI a confirmé une information selon laquelle il venait de couper l’axe Homs-Alep, près de Khanasser. Or, ce dernier est stratégique pour le régime syrien dans la mesure où il lui permet d’approvisionner les quartiers qu’il contrôle encore à Alep, la capitale économique du pays.

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