Le président Obama met son veto au projet de budget du Pentagone

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Pour la cinquième fois qu’il est à la Maison Blanche (et la troisième cette année), le président Obama a mis son veto sur une proposition de loi votée par le Congrès, dominé par ses adversaires politiques, à savoir les élus du Parti républicain.

Cette fois, ce sont les crédits du Pentagone pour la prochaine année fiscale (National Defense Authorization Act), d’un montant de 625 milliards de dollars, qui ont fait l’objet de l’opposition de M. Obama.

Et cela, malgré « quelques bonnes choses », dixit le chef de la Maison Blanche, prévues par ce texte, dont des mesures sociales au bénéfice des militaires ainsi que des financements supplémentaires dans le domaine de la cybersécurité.

Plusieurs raisons ont été avancées par M. Obama pour expliquer sa décision. La première est qu’il estime que des crédits sont dépensés par le Pentagone pour certains programmes qu’il juge inutiles. Une autre est que le texte en question ne prévoit pas la fermeture du centre de détention de Guantanamo, où sont envoyés les jihadistes faits prisonniers par les forces américaines.

« Ce texte entrave spécifiquement les possibilités de fermer Guantanamo. Or Guantanamo est l’un des premiers arguments dont se servent les jihadistes pour recruter, il est temps pour nous de la fermer. C’est obsolète et cela nous coûte cher », a expliqué le président américain.

Cela étant, les jihadistes ont d’autres arguments pour recruter… Il n’est pas certain que celui de Guantanamo soit suffisant pour embrigader de nouveaux combattants, en particulier dans les pays occidentaux… Mais la fermeture de « Gitmo » était une promesse électorale de M. Obama. Promesse qu’il n’a pas été en mesure de tenir pendant les 7 ans de son mandat.

Enfin, une autre raison avancée est que le président démocrate veut que le Pentagone ne soit pas le seul département à bénéficier d’une hausse de ses crédits, alors que les dépenses fédérales sont plafonnées. En clair, cette décision s’explique aussi par des impératifs de politique intérieure. Ce qui est fermement dénoncé par les élus républicains du Congrès.

« En plaçant la politique intérieure avant nos troupes, le président Obama fait prendre des risques à la sécurité nationale », a commenté le John Boehner, le président (républicain) démissionnaire de la Chambre des représentants.

Les présidents des comités des Forces armées du Sénat et de la Chambre des représentants, John McCain et Mac Thornberry, ont été encore plus critiques.

« Jamais auparavant un président américain a utilisé un projet de loi qui paye et soutien nos troupes et leurs familles comme un levier pour sa politique intérieur », ont-ils accusé. « Le peuple américain, et surtout les hommes et les femmes en uniforme déployés pour combattre dans des zones de guerre dangereuses à travers le monde attendent davantage de leur commandant en chef », ont-ils ajouté dans un communiqué commun.

Il est possible – quoique peu probable – aux Républicains de passer outre ce veto présidentiel, à condition de trouver une majorité des deux tiers dans chacune des chambres.

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