Le mémorial dédié aux militaires morts en OPEX va-t-il enfin voir le jour?

En octobre 2011, suite à un rapport remis au ministre de la Défense, qui était alors Gérard Longuet, par le général d’armée Bernard Thorette, il avait été décidé de construire à Paris un monument destiné à rendre hommage aux militaires morts pour la France au cours d’opérations extérieures menées depuis 1962.

À l’exception, sans doute, d’un poignée d’irréductibles antimilitaristes parisiens, ce projet de mémorial faisait alors consensus. Trois emplacements furent avancés pour l’accueillir : le secteur de l’Arc de Triomphe, l’Hôtel des Invalides, ou, à l’arrière de ce dernier, sur la place Vauban. Le dernier fut retenu.

Seulement, en 2013, des habitants du VIIe arrondissement de Paris s’opposèrent à la construction du monument au nom de la « nécessité de protéger les perspectives du VIIe arrondissement et en particulier celle de l’avenue de Breteuil, dans l’axe de la place Vauban ».

Depuis, le projet est au point mort. Lors de l’audition par les députés de la commission de la Défense des responsables d’associations du monde combattant, le général Soubirou, président de l’ANOPEX, a dit « regretter la discrétion du projet de budget 2016 sur la réalisation de ce mémorial ».

« La réalisation  de ce projet était envisagée en 2014 et pour le moment, cela reste virtuel », a affirmé le général Soubirou, qui n’a pas manqué d’exprimer ses préoccupations sur ce sujet. Préoccupations nourries par des réponses vagues obtenues par son association auprès des organismes concernés par ce dossier.

Pour en savoir plus sur l’état de ce dossier, il faut consulter le compte-rendu de l’audition de Jean-Marc Todeschini, le secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, devant cette même commission de la Défense.

Ainsi, on y apprend que l’idée de construire ce mémorial sur la place Vauban a été définitivement abandonnée, en raison de l’opposition des riverains. Finalement, a indiqué M. Todeschini, il a été « décidé de l’installer dans le parc André-Citroën, à proximité du nouveau site du ministère de la Défense à Balard ». Et même si les financements pour le construire sont prévus (un million d’euros environ), ce mémorial n’est pas encore près d’être inauguré.

Car là aussi, le choix du parc André-Citröen pose problème étant donné que les architectes et les paysagistes qui ont aménagé ce dernier ont « la propriété intellectuelle de leur création ». En clair, leur autorisation pour y ériger le monument est nécessaire.

« De ce point de vue, je me heurte à des problèmes qu’il me faut régler avec l’aide de la Mairie de Paris, seule habilitée à dialoguer avec les aménageurs », a expliqué le secrétaire d’État. Malgré tout, il espère « finaliser le projet durant l’année 2016, avec un cahier des charges acceptable par les créateurs ».

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