Les États-Unis vont déployer 300 militaires au Cameroun contre les jihadistes de Boko Haram

Pour contrer les infiltrations des jihadistes du groupe nigérian Boko Haram dans l’extrême-nord de son territoire, le Cameroun y a renforcé, en 2014, ses effectifs militaires dans le cadre de deux opérations, appelées Alpha et Émergence.

Pour aurant, profitant des difficultés des forces camerounaises à contrôler la frontière, Boko Haram n’en a pas moins continué ses incursions et multiplié ses attaques meutrières. Il y a quelques jours encore, peu après avoir frappé le marché aux poissons et le camp de réfugiés de Baga Sola (Tchad), le groupe jihadiste a visé le village de Kangaleri, au Cameroun, où 9 personnes ont été tuées par un attentat suicide commis par une femme kamikaze.

Pour combattre Boko Haram, qui a fait allégeance à l’État islamique (EI), le Cameroun participe à une Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) de près de 9.000 soldats, mise sur pied sous l’égide de l’Union africaine et impliquant le Nigéria, le Bénin, le Tchad et le Niger. Cette dernière n’est toutefois pas encore pleinement opérationnelle.

En outre, le Cameroun bénéficie d’une aide militaire française, via un détachement de liaison et l’envoi ponctuel de détachements d’instruction opérationnelle (DIO). En juillet, le président Hollande et son homologue camerounais, Paul Biya, ont convenu de renforcer cette coopération, notamment dans les domaines du renseignement et de la formation, dans le cadre des accords de défense qui lient les deux pays.

Outre cette aide française, Yaoundé pourra aussi compter sur celle des États-Unis, qui, par ailleurs, ont mis à prix la tête de Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, pour 7 millions de dollars.

En effet, le président Obama a informé le Congrès, via une lettre rendue publique le 14 octobre, que 300 militaires seront prochainement déployés au Cameroun pour des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance aérienne visant Boko Haram. Déjà, 90 soldats américains sont sur place.

« Cette opération a été lancée avec l’accord du gouvernement camerounais », a indiqué la Maison Blanche, avant de préciser que les militaires américains « resteront au Cameroun jusqu’à ce que leur soutien ne soit plus nécessaire ». Ces derniers seront armés pour assurer leur protection.

A priori, le Pentagone envisage de mettre en oeuvre des drones MQ-1 Predator non armés depuis le Cameroun pour recueillir du renseignement et surveiller les mouvement du groupe jihadiste.

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