Comment font les jihadistes pour se procurer autant de véhicules 4×4 Toyota?

Il est toujours frappant de voir les organisations jihadistes, qu’elles soient affiliés à al-Qaïda ou à l’État islamiques, disposer de nombreux véhicules 4×4 sortis des usines de Toyota, et, dans une moindre mesure, de celles de Mitsubishi Motors, Isuzu ou encore Hyundai.

La raison pour laquelle ces véhicules sont autant prisés par les jihadistes est simples : ces derniers plébiscitent en effet leur robustesse ainsi que leur longévité.

En tout cas, cela a fini par interpeller le département américain du Trésor, qui vient de lancer une enquête pour déterminer d’où viennent ces pick-up d’origine japonaise utilisés par les groupes terroristes.

De son côté, Toyota a dit soutenir l’enquête ouverte par les autorités américaines. « Nous soutenons l’enquête du Département du Trésor américain, qui se penche plus largement sur les chaînes d’approvisionnement internationales et les flux de capitaux et marchandises au Moyen-Orient », a affirmé le constructeur automobile japonais.

« Toyota a une politique stricte qui consiste à ne pas vendre de véhicules à des acheteurs qui pourraient les utiliser ou les modifier à des fins d’activités paramilitaires ou terroristes », a-t-il ajouté, avant d’expliquer avoir « des procédures (…) dans le but d’empêcher nos produits d’être détournés en vue d’une utilisation militaire non-autorisée ».

Toutefois, la direction de Toyota affirme également ne pas être en mesure « de contrôler les filières indirectes ou illégales via lesquelles » ses véhicules finissent chez les jihadistes. Et pour cause, en 2014, l’industriel a vendu plus de 820.000 voitures rien qu’au Moyen-Orient.

Ainsi, rien que pour l’Irak, les ventes ont des modèles Hilux et Land Cruisers de Toyota ont triplé entre 2011 et 2013, passant de 6.000 à 18.000 unités vendues. En 2014, elles sont cependant reculé, passant à 13.000 véhicules écoulés. En Syrie, elles ont été suspendues depuis 2012.

Le cas de figure le plus simple serait celui d’une entreprise qui achèterait ces véhicules pour le compte d’une organisation terroriste ou pour les lui revendre ensuite.

Un second est que les pick-up utilisés par l’EI ont tout simplement été pris à ses adversaires. En 2014, 43 véhicules Toyota ont ainsi été livrés aux rebelles syriens modérés par le département d’État…

Une autre piste, tirée par les cheveux (mais rien n’est impossible) a été avancée par un quotidien australien : comme 800 pick-up ont été rapportés manquants à Sydney, entre 2014 et 2015,  des experts en contre-terrorisme ont émis l’hypothèse qu’ils avaient frauduleusement « exportés » vers les territoires contrôlés par l’EI.

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