Les chefs militaires israéliens et russes tentent de se mettre d’accord pour éviter tout malentendu en Syrie

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*Si l’on en croit l’agence Reuters, l’intervention militaire russe en Syrie était dans les tuyaux depuis plusieurs mois alors même que les Occidentaux croyaient que Moscou allait lâcher du lest au sujet de l’avenir de Bachar el-Assad, le président syrien. Et le général Qassem Soleimani, le chef de l’unité al-Qods, l’unité chargée des opérations extérieures des Gardiens iraniens de la Révolution, a joué un rôle prépondérant dans sa planification.

Ce dernier, qui prend ses ordres directement auprès du Guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei, s’est déplacé au moins une fois à Moscou, en juillet dernier, pour évoquer ce qu’il était possible de faire pour sauver le régime d’Assad.

« Soleimani a mis la carte de la Syrie sur la table. Les Russes étaient très inquiets et ont eu le sentiment que les choses étaient en net déclin et qu’il y avait un réel danger pour le régime. Les Iraniens leur ont affirmé qu’il était encore possible de reprendre l’initiative »,  a expliqué, à Reuters, une source « régionale ».

Depuis, la Russie a déployé des moyens militaires relativement importants en Syrie, précisément à Lattaquié, l’un des derniers bastions du régime syrien, et a entamé une campagne de frappes aériennes contre l’ensemble des groupes rebelles.

La présence d’avions polyvalents Su-30 SM et de batteries anti-aériennes russes à Lattaquié compliquent désormais la tâche de l’aviation israélienne, qui, par le passé, a effectué au moins une dizaine de raids en Syrie afin d’empêcher tout transfert d’armes à destination du Hezbollah, qui, soutenu par l’Iran, est considéré par Tsahal comme étant la menace numéro un dans la région. Au passage, on notera que les avions israéliens ont pu jusqu’à présent opérer comme ils le souhaitaient, sans être gênés par les défenses syriennes.

Depuis que la Russie a posé ses cartes sur la table, un dialogue a été établi avec Israël. C’est ainsi que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré à Moscou Vladimir Poutine, le président russe, le 21 septembre dernier, afin de « faire en sorte qu’il n’y ait aucun malentendu » entre les forces armées des deux pays. D’ailleurs, Tsahal aurait été prévenue de l’imminence des premières frappes russes en Syrie, 9 jours plus tard.

Ce dialogue s’est poursuivi le 6 octobre, avec la venue en Israël d’une délégation militaire russe, emmenée par le vice-chef d’état-major Nikolai Bogdanovsky. Ce dernier a évoqué, avec son homologue israélien, le général Yair Golan, de la mise en place d’un mécanisme conjoint de « déconfliction » [ndlr, ensemble de mesures prises pour éviter tout risque lié à la présence simultanée de plusieurs acteurs, que ce soit dans les airs ou au sol].

Un tel dispositif est d’autant plus nécessaire que la défense  israélienne est très pointilleuse quand il s’agit de violation de son espace aérien : en septembre 2014, un avion Su-24 syrien en a fait les frais alors qu’il évoluait à proximité du plateau du Golan.

A priori, Israël n’a pas renoncé à prendre des mesures dans le cas où le territoire syrien serait utilisé « pour transférer des armes au Hezbollah ». D’après des sources diplomatiques israéliennes, la Russie n’aurait rien trouvé à y redire… Ce qui paraît tout de même étonnant, sachant que la milice chiite libanaise reçoit des armes iraniennes.

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