M. Valls salue la volonté du Japon de jouer un rôle international plus important

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Le 19 septembre, le Parlement japonais a adopté une série de mesures visant à renforcer le rôle de Tokyo sur la scène internationale, en validant notamment le concept d’autodéfense collective. Ce qui ne s’est pas fait sans mal étant donné que cela supposait de revoir la Constitution nippone, par essence pacifiste.

Concrètement, les forces japonaises pourront désormais intervenir à l’extérieur de leur territoire afin de prêter main forte à un pays allié dans le cas où il serait attaqué. Et cela même si la sécurité du Japon n’est pas directement menacée.

« C’est une législation nécessaire pour protéger la vie des gens et leur existence en paix et afin de prévenir la guerre », avait alors expliqué Shinzo Abe, le Premier ministre japonais. Et de préciser : « Nous voulons poursuivre notre diplomatie de paix tout en prenant toutes les mesures nécessaires de préparation à un conflit. »

Cette évolution a été mal accueillie par la Chine, pays avec lequel le Japon a un différend territorial avec les îles Senkaku. Et Pékin ne se prive pas de rappeler le passé « impérial » de l’archipel nippon.

Quoi qu’il en soit, les États-Unis, qui disposent d’un important contingent au Japon, ont approuvé les nouvelles lois de défense promues par M. Abe. D’ailleurs, Washington et Tokyo ont récemment adopté de nouvelles « lignes directrices » pour leur coopération militaire.

Quant à la France, qui, avec la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie, est une puissance du Pacifique, affiche la même position. Interrogé lors d’un déplacement de trois jours au Japon sur les nouvelles lois de défense nippones, le Premier ministre français, Manuel Valls, a estimé qu’elles allaient dans le bon sens.

« Il ne m’appartient pas, bien sûr, à la place qui est la mienne de commenter des choix de politique intérieure du gouvernement japonais mais le fait que le Japon souhaite s’impliquer dans la communauté internationale, assumer de nouvelles responsabilités, c’est en effet une bonne chose », a-t-il affirmé, le 5 octobre.

« Je disais en souriant que cela pourrait être une bonne chose pour nos entreprises de défense », a ajouté M. Valls. Le conditionnel est en effet de mise au regard des derniers appels d’offres en matière d’armement lancés par Tokyo. Le groupe Airbus n’a en effet pas été sélectionné pour remplacer les hélicoptères UH-1J de la Force terrestre d’autodéfense japonais et il a renoncé à soumettre son ravitailleur A330 MRTT, estimant que son concurrent, Boeing, était avantagé.

Par ailleurs, deux jours plus tôt, M. Valls a évoqué les différends territoriaux qui font peser une menace une conflit dans la région Asie-Pacifique, en particulier en mer de Chine méridionale, dont la quasi totalité est revendiquée par Pékin, aux dépens de ses voisins.

« La France est attachée au respect du droit international, notamment au droit de la mer, et à la libre circulation de la navigation maritime et aérienne », a affirmé M. Valls, lors d’un entretien accordé au quotidien japonais Yomiuri Shimbun. « Cette liberté doit être absolument préservée, en mer de Chine du sud comme ailleurs », a-t-il insisté.

« Pour résoudre les différends de souveraineté, il n’y a pas d’autre solution que celle du dialogue. C’est notre message à tous les pays impliqués, y compris à nos partenaires les plus proches, parmi lesquels Tokyo et Pékin », a encore plaidé le Premier ministre, alors qu’il était interrogé sur « sa solution contre l’expansionnisme chinois en mer de Chine et pour la sécurité des pays asiatiques ».

Pour rappel, la Chine est en train d’actuellement d’aménager des récifs de l’archipel des Spratleys en ports et en infrastructures aéroportuaires. Ce qui fait craindre aux autres pays qui ont des prétentions en mer de Chine méridionale d’être mis devant le fait accompli après un coup de force de Pékin.

« La France est une puissance de l’Asie-Pacifique, où elle dispose de territoire et où elle entretient des forces militaires de souveraineté », a encore rappelé M. Valls.  » Aux côtés de ses alliés et partenaires, elle est pleinement engagée en faveur de la paix et de la stabilité régionale », a-t-il assuré.

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