L’intervention militaire russe en Syrie saluée par l’Égypte

Les avions de combat russes déployés à Lattaquié participent depuis le 30 septembre à des opérations aériennes en Syrie. Officiellement, assure Moscou, il s’agit de frapper les positions de l’État islamique (EI ou Daesh). Seulement, si l’on regarde la carte où sont situées les cibles visées, il apparaît surtout que ce sont les autres groupes rebelles syriens, qui ont été principalement touchés.

« Nous analysons où les frappes tombent chaque matin », a dit Michael Fallon, le ministre britannique de la Défense, dans un entretien accordé au Sun. « La grande majorité ne sont pas du tout contre l’EI. (…) Nos éléments indiquent qu’ils lâchent des munitions non guidées sur des secteurs fréquentés par des civils, tuant des civils, et qu’ils lâchent ces munitions contre les forces de l’Armée syrienne libre qui combat Assad », a-t-il ainsi expliqué.

Quoi qu’il en soit, dans le camp sunnite, où l’on souhaite clairement la chute du président syrien, Bachar el-Assad, et où l’on craint l’influence iranienne, l’Égypte fait figure d’exception. Son ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a en effet salué l’intervention militaire russe en Syrie.

« L’arrivée de la Russie, compte tenu de son potentiel et de ses capacités, va, nous le pensons, avoir pour effet de contenir et éradiquer le terrorisme en Syrie « , a-t-il affirmé, le 3 octobre.

Or, de tels propos vont clairement à l’encontre des positions affichées par l’Arabie Saoudite, grand bailleur de fonds du Caire, les États-Unis, lesquels lui apporte une aide militaire de 1,5 milliard de dollars et la France, qui en a fait un partenaire stratégique.

Le 1er octobre, Riyad a demandé à Moscou de suspendre ses opérations en Syrie. Le lendemain, le président Obama a critiqué l’intervention russe en l’accusant de ne pas faire de distinction entre l’EI et les autres groupes rebelles « plus modérés ». « De leur point de vue, ce sont tous des terroristes. Et cela, c’est une catastrophe assurée », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

Quant à la France, le président Hollande a eu l’occasion de rappeler à son homologue russe, en visite à Paris pour évoquer le dossier ukrainien, que « les frappes doivent concerner et uniquement Daesh ».

Cela dit, la déclaration du ministre égyptien n’est pas une grande surprise. D’une part parce que les relations entre Le Caire et Moscou se sont améliorées ces derniers temps. Et d’autre part parce que le président Abdel Fatah al-Sissi avait plaidé, à l’issue d’une rencontre avec Vladimir Poutine à Moscou, en août, pour la formation d’une large coalition contre l’État islamique.

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