L’armée de Terre propose un nouveau contrat pour doper son recrutement
Avec l’actualisation de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, les effectifs du ministère de la Défense diminueront moins vite par rapport à ce qui avait initialement envisagé. Et, afin d’assurer à la fois les opérations intérieures (Sentinelle) et extérieures, l’armée de Terre en est la principale bénéficiaire puisque le format de la Force opérationnelle terrestre (FOT) passera de 66.000 à 77.000 soldats.
Du coup, cela suppose un effort particulier en matière de recrutement puisqu’il est question de séduire 5.000 et 6.000 recrues supplémentaires en 2015 et en 2016.
En mai, pour répondre à ce défi, le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT) avait indiqué qu’il utiliserait, en plus du mode de recrutement classique, à des « des leviers qui ont été jusqu’ici peu utilisés, mais imaginés au moment de l’armée professionnelle », comme « fait de déconcentrer le recrutement au niveau des régiments, en accordant aux chefs de corps un droit de recrutement de 30 personnes ».
Mais une autre mesure a été prise : elle consiste à proposer aux recrues potentielles un contrat d’une durée de deux ans.
Actuellement, pour les militaires du rang, il existe deux types de contrat : celui d’engagé volontaire (EVAT), avec un premier contrat de « de 3, 5, 8 ou 10 ans (sous certaines conditions), renouvelable jusqu’à 27 ans de service », et celui de volontaire de l’armée de Terre.
Pour ce dernier, la recrue signe un contrat d’un an, renouvelable 4 fois. Au 1er jour du 7e mois de service, elle a la possibilité, si elle satisfait à certaines conditions, de souscrire un contrat d’EVAT.
Alors, qu’apporte ce nouveau contrat de 2 ans par rapport à celui signé par un volontaire de l’armée de Terre? Eh bien la différence fait au niveau de la solde.
Un volontaire de l’armée de Terre perçoit, chaque mois, 730,56 euros nets tandis que la recrue ayant signé un contrat de 2 ans aura une solde de 1.313,66 euros nets/mois. Dans les deux cas, le gîte et le couvert sont assurés par le régiment jusqu’au grade de caporal.
En outre, en cas de renouvellement du contrat à deux reprises, l’engagé pourra bénéficier d’un accompagnement pour sa reconversion professionnelle, assuré par Défense Mobilité dans la mesure où il comptera plus de 5 ans de service.
Reste si cette nouvelle formule saura séduire… Car l’armée peine à recruter parmi les jeunes les moins qualifiés.
« Dans une situation où le chomage des jeunes est fort et conjoncturellement en augmentation (…), le nombre de candidats se présentant aux différents recrutements reste globalement stable. Cela peut sans doute s’expliquer par le particularisme du métier militaire et la précarité des contrats proposés aux jeunes dont la plupart sont, dans un monde incertain, à la recherche d’une stabilité de long terme », soulignait le Haut Comité d’Evaluation de la Condition Militaire, dans son 7e rapport publié en 2013.