Afghanistan : Les insurgés contrôlent la moitié de la ville de Kunduz

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Désormais seules en première ligne, les forces de sécurité afghanes ont jusqu’à présent réussi à contenir l’offensive lancée au printemps par les taliban et les alliés contre Kunduz, ville stratégique du nord de l’Afghanistan.

Seulement, ne disposant pas de tous les moyens nécessaires, notamment dans le domaine de l’appui aérien, et ne pouvant pas régénérer leur potentiel, les forces afghanes ont fini par reculer. C’est ainsi que, au lendemain d’un nouvel assaut donné par les rebelles, elles ont été contraintes de céder le contrôle de la moitié de Kunduz.

« Les renforts ne sont pas encore parvenus à rejoindre nos troupes. Les combats se poursuivent. Les talibans contrôlent la moitié de la ville, l’autre moitié est sous notre contrôle », a affirmé, ce 28 septembre, à la télévision afghane, Sayed Sarwar Hussaini, un porte-parole de la police.

En outre, la situation est aussi délicate dans le sud du pays, avec la perte de plusieurs districts clés dans la province du Helmand. Mais pour le moment, si Kunduz tombe, ce serait alors la première grande ville perdue par le gouvernement afghan.

Par ailleurs, l’Union du jihad islamique, une organisation qui a quitté le giron du Mouvement islamique d’Ouzbékistan (MIO) quand ce dernier a fait allégeance à l’État islamique (EI), prétend contrôler une partie de la frontière séparant l’Afghanistan du Tadjikistan.

« Notre groupe a de nombreux adeptes et de sympathisants parmi les habitants et il opère librement sur les rives du fleuve Amou Daria qui sépare l’Afghanistan et le Tadjikistan. Les moudjahidines surveillent la section de la frontière gardée par des infidèles [ndlr, les forces de sécurité afghanes et tadjikes], étudient ses points faibles et collectent également des informations », a affirmé cette organisation.

En avril, le ministère russe des Affaires étrangères s’était alarmé de la situation dans le nord de l’Afghanistan.

« Des informations alarmantes nous parviennent sur une dégradation sérieuse de la situation dans les provinces nord-est de l’Afghanistan, à proximité des frontières des Etats d’Asie centrale. Nous sommes particulièrement préoccupés par l’offensive d’envergure menée à présent par les terroristes dans la province de Kunduz, limitrophe du Tadjikistan », avait-il affirmé.

À l’époque, Vasily Kashin, un expert du Centre d’analyse des stratégies et des technologies de Moscou, avait estimé que, en cas d’incursion jihadiste au Tadjikistan, « la Russie n’aurait pas d’autre choix qu’une intervention militaire rapide. »

Par ailleurs, dans la province de Nangarhar (est), des combattants se réclamant de l’État islamique – organisation qui recrute de plus en plus en Afghanistan selon un comité d’experts des Nations unies – ont lancé une première offensive coordonnée contre une dizaine de barrages de police, le 27 septembre.

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