Premières frappes françaises en Syrie

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Annoncées par le Premier ministre, Manuel Valls, dans « quelques semaines », il aura finalement fallu attendre à peine une dizaine de jours pour voir l’aviation française effectuer ses premières frappes contre l’État islamique (EI ou Daesh) en Syrie.

En effet, dans un bref communiqué publié ce 27 septembre, l’Elysée a annoncé que la France venait de frapper en Syrie. « Nous l’avons fait sur la base de renseignements collectés au cours des opérations aériennes engagées depuis plus de deux semaines, dans le respect de notre autonomie d’action, en coordination avec nots partenaires de la coalition » anti-EI emmenée par les États-Unis, y est-il expliqué.

Au cours de la semaine écoulée, les avions engagés dans l’opération Chammal ont accompli 17 missions, dont 5 au-dessus de la Syrie à des fins de renseignement et 10 autres qui ont abouti à des frappes et à la destructions d’une quinzaine d’objectifs dans les régions de Mossoul et de Baiji, en Irak.

La présidence de la République ne précise pas les objectifs qui  été visés en Syrie. « Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu », a seulement fait valoir l’Élysée, qui souligne l’engagement « résolu » de la France à « lutter contre la menace terroriste que constitue Daesh ».

Il est possible que ces premières frappes françaises en Syrie aient visé un centre de commandement de l’EI dans la région de Raqqa, identifié comme étant la source de plusieurs tentatives d’attentats en France et en Europe.

En Syrie, la France, comme l’a indiqué le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, les avions français n’agissent pas sous commandement américain. « Nous avons notre liberté d’appréciation, de nos cibles de renseignement et de nos actions », avait-il confié au Monde, la semaine passée.

Toutefois, étant donné que, depuis peu, l’aviation syrienne (ou russe?) bombarde également Raqqa, la question qui se pose est de savoir s’il y a eu une information préalable des intentions françaises auprès de Damas afin d’éviter toute erreur d’appréciation.

Pour rappel, les moyens aériens français déployés dans le cadre de l’opération Chammal reposent sur 6 Mirage 2000D/N installés en Jordanie ainsi que sur 6 Rafale et 1 avion de patrouille maritime Atlantique 2  basés à al-Dhafra, aux Émirats arabes unis.

Par ailleurs, l’Élysée a également estimé que « le chaos syrien doit trouver une réponse globale » et que les « populations civiles doivent être protégées contre toutes les formes de violence, celles de Daesh et des autres groupes terroristes, mais aussi contre les bombardements meurtriers de Bachar el Assad ». Et d’ajouter que « l’urgence est à la mise en place d’une transition politique, qui associe des éléments du régime et de l’opposition modérée, conformément au communiqué de Genève ».

Une position à nouveau défendue la veille par Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, devant l’Assemblée générale des Nations unies. « Il [Bachar el-Assad] est le premier responsable du chaos actuel (…) Si on dit aux Syriens que l’avenir passe par Assad, c’est s’exposer à un échec », a-t-il dit.

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