Washington refuse à Séoul le transfert de 4 technologies liées au F-35

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En 2013, la Corée du Sud a fait le choix d’acquérir 40 avions F-35 de Lockheed-Martin – sans avoir pu l’évaluer en vol – alors que Boeing était donné favori pour fournir 60 F-15 Silent Eagle.

Cette décision a sans doute été influencée par les critiques de 17 anciens responsables de la force aérienne sud-coréenne (RoKAF) contre l’achat éventuel de F-15 SE. Pour ces derniers, il était en effet inconcevable de « choisir des voiturettes à la place de berlines simplement parce qu’elles sont moins chères ».

Mais pas seulement. En effet, Lockheed-Martin avait mis dans la balance le transfert de plusieurs technologies susceptibles de servir pour le développement de l’avion KF-X (Korea Fighter eXperimental), un chasseur de conception locale destiné à remplacer aux F-5 et F-4 encore en service au sein de la RoKAF.

Seulement, l’industriel américain s’est un peu trop avancé car Washington a mis son veto, pour des « raisons de sécurité », pour 4 d’entre-elles, concernant notamment le radar à antenne active (AESA, Active Electronically Scanned Array), le capteur infrarouge de surveillance et de poursuite (Infra-Red Search and Track, IRST), la nacelle de ciblage optique (Electronic Optics Targeting Pod, EOTGP) et le brouilleur de fréquences radio.

Du coup, le projet KF-X, qui prévoit la production de 160 avions par KAI, risque fort de prendre du retard. Cela étant, le directeur de la DAPA, l’agence chargées des marchés publics liés à la défense, a assuré que l’industrie sud-coréenne développerait  ces 4 technologies, avec ou sans l’aide d’autres pays.

Mais les députés sud-coréens – notamment ceux de l’opposition – et des experts des questions de défense sont plutôt sceptiques, dans la mesure où le défaut de ces technologies fera augmenter le coût de développement et de production du KF-X et qu’il y aura un risque au niveau de l’interopérabilité avec d’autres matériels d’origine américaine.

« Même si la Corée [du Sud] développe ces technologies de base, il y aura un problème de compatibilité avec les Etats-Unis », a en effet estimé le député Ahn Gyu-Baek, l’un des chefs de file du parti d’opposition NPDA.

Qui plus est, développer ces technologies prendra du temps… Et cela retardera d’autant le programme KF-X, dont l’Indonésie est partenaire à hauteur de 20%.

En attendant, une enquête a été ouverte. Le porte-parole de la présidence sud-coréenne, Min Kyung-wook, a ainsi indiqué que « le bureau du conseiller des affaires civiles envisage de vérifier les faits concernant le projet KF-X de la DAPA ».

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