Le général Lanata souligne les difficultés des aviateurs engagés dans l’opération Barkhane

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Après être arrivés au Tchad en juin 2014, deux hélicoptères Puma de l’escadron 1/67 Pyrénées ont joué un rôle important dans la montée en puissance de la base avancée temporaire de Madama, qui, établie dans le nord du Niger, est utilisée par la force Barkhane pour surveiller les mouvements des groupes armés terroristes qui sévissent dans la bande sahélo-saharienne.

En effet, ces deux appareils ont d’abord été des éléments précurseurs sur l’aérodrome de Dirkou, près de Madama avant d’être sollicités pour appuyer les unités du génie, notamment celles du 25e Régiment du génie de l’Air (RGA), qui ont effectué les travaux nécessaires pour la mise en place de cette base avancée temporaire.

En outre, et tant que les avions de transport tactique ne pouvaient pas s’y poser, ces Puma ont assuré les liaisons logistiques ainsi que les évacuations aéromédicalisées (AeroMedevac) des militaires du groupement tactique « Désert-Est » (GTD-E) affectés à Madama. Dans le même temps, l’absence de locaux adaptés pour assurer leur maintenance a quelque peu compliqué le travail.

Plus tard, soit en décembre 2014, ces appareils ont ensuite été utilisés pour des missions logistiques de dépannage, d’appui feu (grâce à leur canon de 20 mm en sabord), de reconnaissance, d’aérolargage ou encore d’interception de véhicules. Certaines ont été réalisées par le détachement hélicoptères Air (DETHM Air) en totale autonomie dans le désert nigérien.

Au total, pendant ces 15 mois de présence à Madama, ces deux Puma ont accumulé 470 missions de guerre pour 800 heures de vol. Et cela, souligne l’armée de l’Air, dans « un environnement particulièrement rustique » et « des conditions climatiques extrêmes (chaleur et tempêtes de sable) ». Ces appareils ont été relevés par deux autres appartenant à l’Aviation légère de l’armée de Terre, avant d’être rapatriés en France à la mi-septembre et de rejoindre leur base de Cazaux après leur remise en condition opérationnelle.

Le cas de ces deux hélicoptères est un exemple de l’engagement de l’armée de l’Air dans la bande sahélo-saharienne, où elle a déployé 2 Mirage 2000C, 2 Mirage 2000D, 4 Rafale, 4 drones et 7 avions de transport tactique.

Dans le dernier numéro d’Air&Cosmos, le général André Lanata, qui vient de prendre ses fonctions de chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), a souligné les conditions très difficiles rencontrées lors de l’opération Barkhane.

« Ces opérations sont dures, les climats difficiles et les théâtres très étendus. L’opération Barkhane illustre parfaitement ce fait. Elle s’étend sur 5 millions de kilomètres carrés et les raids sont quotidiens. C’est comme si les pilotes partaient d’Istanbul pour frapper Copenhague et revenaient. Or, l’ennemi y est particulièrement dur à traquer. Il peut ne se manifester qu’une minute par semaine sur ces 5 millions de kilomètres carrés. Sans oublier la chaleur qui atteint 50°C à l’ombre et le sable qui éprouve les machines et rend difficile le travail », a-t-il ainsi expliqué.

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