Ukraine : Le secrétaire général de l’Otan plaide pour le maintien des sanctions européennes contre Moscou

Suite à une visite de deux jours à Kiev, où il assuré un soutien « politique et pratique » aux autorités ukrainiennes, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a de nouveau dénoncé une forte présence militaire russe dans le sud-est de l’Ukraine (Donbass), théâtre depuis 2014 d’affrontements entre séparatistes pro-russes et forces loyalistes.

« Il n’y a aucun doute qu’il y a une forte présence russe dans l’est de l’Ukraine. Il y a des forces russes, des équipements russes et la Russie continue d’entraîner et de soutenir les séparatistes », a en effet affirmé M. Stoltenberg lors d’un entretien accordé à l’AFP, ce 24 septembre.

« L’implication de la Russie dans le conflit est telle qu’il est très difficile de faire la distinction entre les séparatistes et les Russes. On parle vraiment des mêmes forces », a ajouté l’ancien Premier-ministre norvégien. Voilà une déclaration qui suscitera probablement de longs débats…

Cela étant, depuis quelques semaines, présence militaire russe ou pas, les combats entre forces séparatistes et loyalistes ont pratiquement cessé, alors qu’ils avaient gagné en intensité au cours de l’été.

Mais pour M. Stoltenberg, il reste « un long chemin à parcourir (…) avant que l’on puisse dire que l’accord [de cessez-le-feu] est pleinement mis en oeuvre. » Toutefois, a-t-il poursuivi, « c’est au moins un signal encourageant de voir que, pour la première fois (…) le cessez-le-feu semble tenir après une accalmie sans précédent depuis la rentrée scolaire ».

« Quand il n’y a pas de violences, pas de combats en cours, il est plus facile de faire des progrès sur d’autres aspects de l’accord [ndlr, de Minsk 2] , comme le retrait des armes lourdes ou le plein accès des observateurs internationaux », a estimé le responsable de l’Otan.

Cependant, il convient de rester prudent sur la suite des événements car il y a déjà eu, par le passé, une période d’accalmie relative dans le Donbass, laquelle a conduit certains analystes à estimer que ce conflit était désormais « gelé ». Sauf que ce n’était pas vraiment le cas, comme en a témoigné la reprise des combats en janvier 2015, suivie par la perte de Debaltseve par les forces loyalistes quelques semaines plus tard.

Cela étant, le statu quo dans le Donbass peut faire l’affaire de la Russie, qui regarde actuellement vers la Syrie. Après tout, elle a déjà appliqué non sans succès la « stratégie » du conflit gelé avec la Moldavie au sujet de la Transnistrie.

Quoi qu’il en soit, pour le secrétaire général de l’Otan, seule compte l’application des accords de Minsk-2, laquelle représente la « seule voie pour une solution pacifique dans le conflit ». Quant à l’éventuelle prolongation des sanctions de l’Union européenne (UE) prises à l’égard de la Russie, qui arriveront à échéance en janvier, M. Stoltenberg s’y est dit favorable.

« L’UE, et je suis d’accord avec l’UE, a dit qu’elle [la levée des sanctions, ndlr] était assortie de conditions : la Russie doit changer de comportement pour qu’ils bougent sur les sanctions économiques. C’est pour cette raison que je pense qu’il faut que les sanctions continuent, a-t-il en effet affirmé.

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