Les deux ex-BPC « Mistral » russes revendus à l’Égypte

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De tous les repreneurs avancés pour acquérir les deux anciens Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral destinés initialement à la Russie, l’Égypte faisait partie des favoris.

Dans les colonnes du quotidien Le Monde, le 19 septembre, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se disait « assez optimiste » sur les chances de trouver un repreneur pour ces deux navires « dans les semaines qui viennent ».

Finalement, les choses sont allées plus vite qu’espéré. En effet, quatre jours plus tard, le président Hollande a annoncé avoir trouvé un accord avec son homologue égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, sur le « principe et les modalités de l’acquisition par l’Egypte des deux bâtiments de projection et de commandement de classe Mistral ».

Cette annonce vient quelques jours après que l’Assemblée nationale – disons plutôt quelques députés, car il n’y avait pas la foule des grands jours dans l’Hémicycle au moment du vote – a approuvé l’accord franco-russe du 5 août concernant l’annulation du contrat des 2 BPC, signé en 2011 pour un montant de 1,2 milliard d’euros.

Selon ce texte, la France a remboursé à la Russie 949,7 millions d’euros (soit le total des sommes déjà versées par Moscou) en échange de la libre disposition des deux navires. Ce qui veut dire que Paris peut les revendre, « sous réserve d’en informer préalablement par écrit » le gouvernement russe.

Cela étant, cette vente à l’Égypte ne posera pas le moindre problème à la Russie dans la mesure où les deux pays ont de bonnes relations et que Le Caire envisage de commander des hélicoptères Kamov Ka-52, c’est à dire les mêmes appareils qui devaient équiper les deux BPC russes. En outre, l’hypothèse d’un prêt financier de Moscou pour financer l’achat égyptien a même été avancée.

En outre, les deux navires n’auront pas besoin d’énormes travaux d’adaptation, ce qui aurait été le cas s’ils avaient été vendus à un pays dont les forces armées utilisent des matériels à la norme Otan.

Reste maintenant à voir quel sera le montant de la vente de ces deux BPC à l’Égypte. Le communiqué de l’Élysée ne l’a pas précisé. Quant au porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, il a assuré que cette opération « n’entraînerait pas de perte financière par rapport à ce qu’était le contrat initial. »

On devrait en savoir davantage bientôt, le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, ayant assuré, le 22 septembre, que « toutes les informations, le moment venu, seront données au parlement sur une éventuelle revente des Mistral ».

Pour rappel, depuis le début de cette année, l’Égypte a déjà commandé, auprès de la France, 24 avions de combat Rafale et un frégate multimission (FREMM). Lors de son allocution prononcée fin août à l’occasion de la semaine des ambassadeurs, le président Hollande avait insisté sur l’importance de la stabilité de ce pays, « menacé à l’est et à l’ouest par l’organisation État islamique ».

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