Libye : Le gouvernement reconnu accusé par l’ONU de saper les efforts de paix

La Libye compte deux gouvernement rivaux. Le premier, replié à Tobrouk, est reconnu par la communauté internationale tandis que le second, soutenu par les milices islamistes Fajr Libya, est installé à Tripoli.

Depuis des mois, un dialogue est mené sous l’égide de Bernardino Leon, l’envoyé spécial des Nations unies, afin d’arriver à un accord de paix entre les deux factions. Une solution politique est essentielle pour l’avenir de la Libye. Faute de quoi, les groupes jihadistes, comme l’État islamique (EI) ou encore ceux liés à al-Qaïda, profitent de la situation pour étendre leur influence. Et, la crise des migrants, n’arrangent évidemment pas les choses.

L’envoyé spécial de l’ONU avait fixé au 20 septembre la date limite pour terminer les discussions en cours entre les deux parties et arrive à former un gouvernement d’union nationale. Cette négociation a actuellement lieu à Skhirat, au Maroc.

Seulement, la veille, l’armée nationale libyenne, commandée par le général Khalifa Haftar et soutien du gouvernement reconnu, a lancé une nouvelle opération à Benghazi contre des positions tenues par des milices islamistes favorables aux autorités de Tripoli ainsi que par des organisations jihadistes, dont Ansar al-Sharia (lié à al-Qaïda) et l’EI.

« Le général [ndlr, Haftar] a donné instruction aux pilotes (…) et aux chefs des opérations dans les zones ouest de frapper le QG des groupes qui combattent les forces gouvernementales à Benghazi », a expliqué l’agence LANA, porte-voix du gouvernement reconnu. Selon cette source, il s’agirait de « préparer l’avancée de troupes de l’armée pour mener une bataille sur le terrain dans Benghazi ».

L’annonce de cette nouvelle opération militaire a visiblement jeté un froid. « Les frappes aériennes [à Benghazi] sont une tentative claire de saper et faire dérailler les efforts en cours pour mettre fin au conflit, au moment où les négociations sont entrées dans leur phase finale », a ainsi accusé la Mission des Nations unies pour la Libye (UNSMIL).

Cette dernière a en outre « appelé à l’arrêt immédiat des combats à Benghazi et dans toute la Libye (…), pressant les parties de s’abstenir de toute escalade afin de donner une chance aux pourparlers en cours de se conclure par un succès dans les heures qui viennent », estimant que « Benghazi a souffert depuis trop longtemps » et que « les récentes frappes aériennes ne feront que rajouter de la souffrance pour les populations ».

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