Le Sénat japonais adopte des lois permettant d’éventuelles opérations extérieures

japon-20150428Les dizaines de milliers manifestants auront donné de la voix pour rien. Le Sénat japonais a en effet adopté, le 19 septembre, le projet de loi visant à valider le principe d' »autodéfense collective » et donc, à autoriser l’envoi éventuel des forces nippones à l’étranger afin de défendre un allié menacé même si le Japon n’est pas directement menacé.

Ce qui serait une première depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale étant donné que l’article 9 de la Constitution de l’archipel, imposée en 1947 par les États-Unis, stipule que le Japon « renonce à la guerre comme moyen de résoudre les différends internationaux ».

Cela étant, le vote ne s’est pas fait sans mal, avec des sénateurs qui en sont même venus aux mains, avant de finalement adopter ce texte, par 148 voix contre 90. La Chambre basse du Parlement nippon en avait fait de même en juillet dernier.

Les opposants à cette évolution de la doctrine militaire japonaise estiment que ces lois sont susceptibles de permettre la participation des Forces d’autodéfense à des interventions aux côtés des États-Unis, comme par exemple en Syrie.

Toutefois, le feu vert du Parlement nippon sera nécessaire avant une participation éventuelle de l’archipel à une intervention extérieure.

Pour le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, cette évolution était nécessaire pour répondre à l’évolution du contexte géostratégique dans la région Asie-Pacifique, avec une Chine qui ne cache pas ses prétentions territoriales et une Corée du Nord qui continue de développer son arsenal nucléaire ainsi que des missiles balistiques.

« C’est une législation nécessaire pour protéger la vie des gens et leur existence en paix et afin de prévenir la guerre », a ainsi fait valoir M. Abe. « Nous voulons poursuivre notre diplomatie de paix tout en prenant toutes les mesures nécessaires de préparation à un conflit », a-t-il ajouté.

Le débat sur cette nouvelle législation en matière de défense s’est tenu alors que Tokyo augmente régulièrement ses dépenses militaires depuis que M. Abe a pris les rênes du gouvernement. D’où les craintes régulièrement exprimées par la Chine, qui conteste la souveraineté japonaise sur l’archipel Senkaku, quitte à se livre à quelques provocations.

Cela étant, les moyens alloués par Pékin à ses forces armées sont sans commune mesure avec ceux dont disposent les forces d’autodéfense japonaises, avec un budget militaire quatre fois supérieur à celui du Japon.

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