Des avions F-22 Raptor basés en permanence en Europe?

Sur fond de hausse significative des interceptions d’avions militaires russes aux abord de l’espace aérien de l’Otan, le général Frank Gorenc, le commandant de l’US Air Force en Europe (USAFE) est inquiet.

« Le potentiel des Forces aérospatiales russes a considérablement augmenté, surtout par rapport à celui des Etats-Unis et de l’Otan (…). L’avantage que nous avions dans les airs est en passe de se réduire en raison de la qualité des avions que les Russes produisent, mais aussi de leur capacité à bloquer l’accès à certaines zones », a-t-il affirmé, lors de la conférence annuelle de l’Air Force Association, le 14 septembre.

Qui plus est, la Russie dispose de puissants systèmes de défense aérienne, ce qui peut évidemment compliquer la donne dans le cas d’une éventuelle confrontation. Une hypothèse qui est loin d’être écartée par le Pentagone.

En juillet, le désormais chef d’état-major interarmées américain, le général Joseph Dunford, estimait en effet que le « comportement » de la Russie « n’était rien moins qu’alarmant », avec des actions « imprévisibles » et « agressives ». Et d’ajouter que ce pays présentait donc « la plus grave menace à court terme pour la stabilité du monde entier », en raison notamment de ses capacités nucléaires.

Aussi, pour le général Gorenc, il est nécessaire pour l’US Air Force de mettre au point de nouvelles tactiques et procédures pour répondre à la hausse du niveau de l’aviation militaire russe et maintenir ainsi un certain avantage.

Mais cela passe aussi par le déploiement de nouveaux moyens. Toujours à l’occasion de la conférence de l’Air Force Association, cette fois le 16 septembre, le général Gorenc a plaidé pour baser en permanences des avions de supériorité aérienne F-22 Raptor en Europe.

Fin août, le cadre des mesures de réassurance décidées par l’Otan après l’affaire de la Crimée,  4 appareils de ce type ont été envoyés, pour la première fois de leur vie opérationnelle, en Allemagne, précisément à Spangdahlem . À partir de là, ils ont effectué de courts déploiement en Pologne et en Estonie.

Ce « mouvement est peut-être la première étape vers l’établissement d’une base permanente pour cet avion de combat de 5e génération », a déclaré le général Gorenc. « Le déploiement a prouvé que l’infrastructure existe dans la région pour accueillir cet avion », a-t-il ajouté.

Même s’il admet qu’il y a d’autres priorités actuellement, le général Gorenc a donc bien l’intention de demander le déploiement permanent de F-22 dans sa zone de compétence. « Je pense que nous sommes prêts, nous avons prouvé beaucoup de choses », a-t-il fait valoir.

L’US Air Force dispose d’un peu moins de 180 F-22 Raptor en dotation, la production de cet appareil, conçu par Lockheed-Martin, ayant été arrêtée après l’élection de Barack Obama à la Maison Blanche, à une époque où il était question de faire le ménage dans les grands programmes du Pentagone.

Entré en service en 2005, il a été imaginé pour faire face aux situations de combat les plus compliquées. Grâce à sa signature radar réduite, il peut engager simultanément plusieurs cibles sans être repéré et au-delà la portée visuelle (Beyond Visual Range) tout en étant capable, au besoin, d’effectuer des frappes au sol.

Son premier engagement opérationnel remonte à septembre 2014, c’est à dire lors du premier raid massif de l’aviation américaine contre l’État islamique et le groupe Khorasan, lié à al-Qaïda, en Syrie.

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