M. Le Drian parle d’une « progression très importante » de l’État islamique en Syrie

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Le débat portant sur « l’engagement des forces aériennes au-dessus du territoire syrien », qui s’est tenu le 15 septembre à l’Assemblée nationale, n’a pas permis de répondre à la question la plus importante : qu’attend-on, au juste, de ces frappes « nécessaires » contre l’État islamique (EI ou Daesh) en Syrie, sachant que la France choisira « seule » ses cibles en fonction des informations recueillies au cours des vols de reconnaissance effectués par ses moyens aériens déployés en Jordanie et aux Émirats arabes unis?

Lors de son intervention devant les députés, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a brossé un tableau fort peu engageant des derniers développement en Syrie afin de justifier l’extension de l’opération Chammal.

« La situation est en effet caractérisée par une progression très importante de Daesh dans ce pays. Si Daesh remportait l’offensive qu’elle mène contre la ville de Marea, dans la région d’Alep, ce que l’on appelle encore l’Armée syrienne libre, ou ce qu’il en reste, serait réduit à néant. Par ailleurs, la volonté affichée de Daech est de rompre l’axe Damas-Homs, une opération qui, si elle aboutissait, placerait le Liban dans une situation très difficile », a en effet affirmé le ministre.

Bien évidemment, ce ne sont pas les frappes françaises, forcément effectuées avec des moyens limités, qui permettront de changer durablement la donne en Syrie, surtont si elles sont décidées en-dehors du cadre de la coalition anti-EI emmenée par les États-Unis.

Aussi, la seconde justification avancée par le ministre paraît la plus crédible. « Des menaces à la sécurité nationale, des projets d’attentat ont été conçus, organisés et contrôlés depuis la Syrie », a dit M. Le Drian. En clair, il s’agirait donc de frapper ceux qui ont planifient des actions terroristes en France.

Le Royaume-Uni a procédé à une telle frappe, le 21 août dernier, contre deux de ses ressortissants, en engageant un des ses drones MQ-9 Reaper, lesquels, à la différence de ceux mis en oeuvre par la France, sont armés.

Par ailleurs, s’agissant de la présence militaire russe en Syrie, M. Le Drian a indiqué qu’elle « se renforcerait en ce moment dans le port de Tartous et dans celui de Lattaquié ».

Et d’ajouter : « C’est à la fois un signe de faiblesse de la position de Bachar al-Assad et un signe inquiétant. Le renforcement de la présence russe sur ces deux sites est significatif et des manœuvres navales importantes ont été annoncées en Méditerranée, au large du Liban, pour les  prochains jours. La situation est préoccupante et nous souhaitons que l’implication de la Russie dans la sécurisation du littoral syrien ne ruine pas les chances d’aboutir à un accord pour une transition politique ».

Photo : Situation en Syrie et en Irak au 15 septembre 2015

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