La Pologne et la Suède renforcent leur coopération militaire

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Jusqu’à présent, l’opinion publique suédoise était résolument opposée à une adhésion de la Suède à l’Otan. Mais, avec les tensions avec la Russie, qui a intensifié ses activités militaires dans la région de la Baltique, et de multiples « incidents », les choses sont en train de changer.

Pour la première fois, si l’on en croit un nouveau sondage publié le 14 septembre par le quotidien Svenska Dagbladet, les personnes interrogées favorables à une adhésion de leur pays à l’Otan (41%) sont plus nombreuses que celles qui n’y sont pas favorables (39%). Toutefois, 20% n’ont pas exprimé leur avis sur ce sujet.

L’opposition de centre-droit compte d’ailleurs en faire un cheval de bataille en prônant l’intégration au sein de l’Alliance atlantique. « L’Otan est très claire sur le fait que la Suède ne pas attendre un soutien militaire de sa part si nous n’en sommes pas membres à part entière », ont fait valoir trois responsables du Parti du Centre (Annie Lööf, Kerstin Lundberg et Daniel Bäckström), dans une tribune publiée par le Svenska Dagbladet.

Même chose pour le parti chrétien-démocrate. « Nous sommes un pays relativement petit, avec un emplacement stratégiquement important dans la région de la mer Baltique. Notre évaluation est que nous ne pouvons pas rester seuls et que nous avons besoin de coopérer avec d’autres pour assurer notre capacité de défense. Et nous avons besoin de le faire dans le cadre de l’Otan », a affirmé son chef, Ebba Busch Thor, auprès de l’agence TT.

Deux éléments peuvent expliquer ce revirement : les tensions avec la Russie, bien sûr, mais aussi et surtout les propos de l’ancien chef des forces armées suédoises, le général Görenson, qui, en 2013, avait affirmé que la Suède ne tiendrait pas une semane en cas d’attaque.

En attendant, la politique de la Suède est de trouver des coopérations avec d’autres pays, qu’ils soient membres ou non de l’Otan, comme le Danemark, la Finlande, la Norvège et l’Islande.

En avril, constatant la « dégradation de la sécurité » dans leur « voisinage immédiat » ainsi que « l’intensification des activités de renseignement dans la région de la Baltique et les régions du Nord », les ministres de la Défense de ces pays ont en effet annoncé un renforcement de leurs liens dans le domaine militaire afin de « renforcer la sécurité  » de la région et de « relever le seuil à partir duquel des incidents militaires peuvent se produire ».

Mais pour Stockholm, il s’agit de trouver de nouer des partenariats militaires au-delà des pays scandinaves. D’où la signature d’un accord cadre de coopération militaire avec la Pologne, le 14 septembre.

Le ministre polonais de la Défense, Tomasz Siemoniak, a mis l’accent sur le fait que « de la mer de la paix, la Baltique soit devenue une mer des dangers », en référence à l’accroissement des activités militaires russes.

Son homologue suédois, Peter Hultqvist, a abondé dans le même sens en rappelant que « l’activité russe dans la Baltique » justifie la hausse des dépenses militaires suédoises de 11% sur 5 ans ainsi que le renforcement de la coopération avec l’Otan ainsi que les partenariats bilatéraux avec des pays qui en sont membres.

Le contenu de cet accord-cadre n’a pas été révélé par les deux ministres, qui l’ont évoqué en parlant de « dialogue stratégique » et d’exercices communs entre les forces armées des deux pays.

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