Al-Qaïda menace des chefs d’entreprise et veut déstabiliser l’économie américaine

wallstreet-20150915

Le réseau al-Qaïda a beaucoup communiqué pour le 14e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Ainsi, dans un message de 45 mn dont la date de l’enregistrement n’a pas pu être déterminée avec certitude, son chef, Ayman al-Zawahari, a longuement évoqué les relations avec l’État islamique (EI).

Les rapports entre les deux organisations jihadistes étant loin d’être au beau fixe – l’EI a ainsi mis à prix la tête du terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, fidèle d’al-Zawahiri – la crainte est qu’elles finissent par s’entendre, notamment en Syrie.

« Une coopération tactique ou opérationnelle entre l’EI et al-Qaïda est un scénario dangereux qui peut conduire à un pic des attaques terroristes contre des cibles occidentales et compromettre les efforts de la coalition », estime ainsi l’institut américain « Study of War ».

En tout cas, sans abandonner ses griefs à l’égard d’Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI, Ayman al-Zawahiri a lancé un appel à l’unité des jihadistes, notamment en Irak et en Syrie. Pour cela, il a fixé 5 axes : l’arrêt des combat entre groupes rivaux, la fin des appels à s’éliminer mutuellement, la création d’un tribunal religieux indépendant, une « amnistie générale » et une collaboration pour la logistique.

Pour le successeur de Ben Laden, ce rapprochement est nécessaire en raison de l’intervention occidentale en Irak et en Syrie, qu’il qualifie de « croisade contre l’islam ». D’où l’objet de son adresse à « tous les musulmans qui peuvent nuire aux pays de la coalition des croisés à ne pas hésiter » à commettre des attaques.

« Nous devons désormais travailler à porter la guerre au coeur des maisons et des villes de l’Occident croisé, et en particulier de l’Amérique », a insisté al-Zawahiri, qui a ainsi appelé chaque jihadiste vivant en Occident à « identifier ses cibles (…), à trouver les moyens de s’y attaquer, à éviter les espions et à passer à l’acte »…

… Et à s’inspirer de membres d’al-Qaïda ayant commis – ou tenté – des attaques, comme Ramzi Yousef (auteur du premier attentat contre le World Trade Center en 1993), les pirates de l’air du 11 septembre, Mohammed Siddique Khan et Shahzad Tanweer (les 2 kamikazes du métro de Londres, en 2005), Nidal Malik Hasan (auteur de la fusillade de Fort Hood, en 2009), Umar Farouk Abdulmutallab, qui échoua à faire exploser le vol Amsterdam-Detroit le jour de Noël 2009, les frères Tsarnaev (responsables de l’attentat de Bostin en 2013à, Mohammed Merah (le tueur de Toulouse et de Montauban) et les frères Kouachi, auteurs de l’attaque contre Charlie Hebdo, qu’al-Zawahiri présente comme les « braves chevaliers de l’invasion de Paris ».

Or, à l’exception de Nidal Malik Hasan, qui est passé à l’action de son propre chef – même s’il était « cornaqué » par un responsable d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) -, voire des frères Tsarnaev, tous ceux qu’al-Zawahiri a cités n’étaient pas des « loups solitaires » étant donné qu’il ont été soutenus par un réseau ou une cellule qui leur a fourni la formation et/ou les moyens de passer à l’action.

Quoi qu’il en soit, dans un autre message diffusé le 13 novembre, le chef d’al-Qaïda a invité les candidats au jihad à trouver des cibles potentielles dans la revue Inspire, dont le dernier numéro, rédigé par AQPA, est diffusé depuis le 9 septembre. Et pour cause : cette publication préconise aussi des attaques isolées.

Clairement, le but est de s’en prendre à l’économie américaine en ciblant des chefs d’entreprise emblématiques et des responsables de la politique économique. « Quiconque comprend les composantes de l’économie américaine connaît l’importance que ces personnalités jouent dans la relance de l’économie en Amérique », affirment les auteurs de la revue.

« L’assassinat de ces personnalités économiques ou leur départ d’Amérique ou le simple fait qu’ils vivent dans l’insécurité, déstabilisera l’économie américaine. L’économie est une composante majeure de la suprématie de l’Amérique dans le monde », insistent-ils.

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