Airbus se retire de la compétition concernant les futurs avions ravitailleurs japonais

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Jusqu’à présent, et hormis le cas particulier des États-Unis, l’avion ravitailleur A330 MRTT d’Airbus s’est quasiment toujours imposé dans les appels d’offres auxquels il a été soumis. Cela s’est vérifié encore récemment en Corée du Sud, avec un contrat portant sur 4 exemplaires (1,2 milliards d’euros) et l’Australie, qui en a commandé deux de plus.

En Corée du Sud, l’A330 MRTT était notamment opposé au KC-46A Pegasus de Boeing, un appareil toujours en cours de développement et qui sera prêt, au mieux, en 2017. C’est ce dernier qui avait été retenu par l’US Air Force à l’issue d’un appel d’offres à rebondissements.

Les deux rivaux devaient donc se retrouver de nouveau en compétition au Japon, où les forces aériennes d’autodéfense ont exprimé le besoin de disposer de 4 avions ravitailleurs supplémentaires, en plus des 4 B-767 modifiés qu’elles mettent actuellement en oeuvre. À cette fin, Tokyo a adressé, fin juin, des demandes de propositions (RFP) aux industriels concernés.

Seulement, le K-46 de Boeing devrait remporter le marché sans problème étant donné qu’Airbus a décidé de renoncer à cet appel d’offres qu’il estime biaisé.

En effet, le K-46A Pegasus serait proposé au Japon via le mécanisme des « Foreign Military Sales », c’est à dire de gré à gré, ce qui, bien évidemment, empêche, pour Airbus, « toute comparaison de prix équitable » entre l’A330 MRTT et ses rivaux.

« Airbus Defence and Space regrette la manière avec laquelle cette RFP a été formulée et en a conclu qu’il serait inapproprié d’utiliser des fonds et des ressources de la compagnie pour soumettre une offre à ce contrat. Par conséquent, la compagnie a décidé de ne pas y participer », a expliqué l’industriel européen dans un communiqué.

Toutefois, ce dernier ne ferme pas totalement la porte puisqu’il a également dit « respecter le processus de passation des marchés japonais et reste déterminé à se réengager auprès du ministère japonais de la Défense du Japon le cas échéant ».

Quoi qu’il en soit, il s’agit de la seconde déconvenue du groupe Airbus au Japon en quelques semaines. En juillet, sa filiale dédiée aux hélicoptères (Airbus Helicopters), alliée à Kawazaki Heavy Industries, a perdu un important contrat dans le cadre du programme nippon UH-X, destiné à remplacer les hélicoptères UH-1J de la Force terrestre d’autodéfense. Par la suite, il avait demandé des explications à Tokyo, se disant « extrêmement surpris » par le choix de la proposition faite Bell Helicopters et Fuji Heavy Industries.

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