La Pologne envisage de mutualiser l’achat de ses sous-marins avec un autre pays de l’Otan

scorpene-20150908

Si le scénario présenté par le vice-ministre polonais de la Défense, Czeslaw Mroczek se précise, alors il y aura un très gros marché en perspective pour les constructeurs européens de sous-marins…

« La Pologne pourrait s’associer avec un autre membre de l’Otan, tel que la Norvège ou les Pays-Bas, pour acheter des sous-marins afin de réduire les couts, au lieu des les acheter seule », a en effet affirmé M. Mroczek, le 6 septembre. Un tel contrat porterait ainsi sur ,  plus, 12 bâtiments.

En effet, Varsovie compte lancer un appel d’offres pour acquérir 3 nouveaux sous-marins afin de remplacer ses 4 submersibles de la classe Kobben, acquis auprès d’Oslo au début des années 2000.

De son côté, la Norvège consulte également pour renouveler ses 5 sous-marins appartenant à la classe Ula à l’horizon 2020. Même chose pour les Pays-Bas, où les chantiers navals Damen et le suédois groupe Saab (et sa filiale Kockums) ont signé, en janvier, une entente en vue du remplacement des 4 sous-marins de type Walrus de la marine néerlandaise.

« Nous envisageons d’acheter les sous-marins en commun, par exemple avec la Norvège ou les Pays-Bas », a insisté M. Mroczek. « En ce qui concerne la procédure et de comment nous les faisons, s’il y a 1 ou 2 appels d’offres, dépendra de ce que nous les achetons seuls ou en association avec des membres de l’OTAN », a-t-il ajouté.

Le souci est en effet que les spécifications ne sont pas forcément les mêmes d’une marine à l’autre. Ainsi, la Pologne souhaite que ses futurs sous-marins soient en mesure de lancer des missiles de croisière, comme le MdCN de MBDA (qui équipe les frégates multimissions et, bientôt, les SNA de type Barracuda) ou encore le Tomahawk américain.

D’où la proposition faite à Varsovie en septembre 2014 par DCNS, consistant à livrer des sous-marins de type Scorpène, capables de mettre en oeuvre des MdCN. Une telle capacité pourrait intéresser la Norvège  dans la mesure où elle renforcerait sa posture dissuasive alors que ce pays a des intérêts à défendre dans l’Arctique. En revanche, on imagine que les Pays-Bas se tourneraient plus volontiers vers le tandem Damen/Saab.

Quoi qu’il en soit, les États-Unis étant hors course, une telle compétition, si elle a effectivement lieu, verrait donc s’affronter DCNS, Saab (avec le sous-marin A-26), l’allemand TKMS (U-214) et, éventuellement, Navantia (S-80).

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]