Étroite collaboration entre la CIA et les forces spéciales US pour éliminer les cadres de l’État islamique

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La semaine dernière, l’US Centcom, le commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen Orient annoncé avoir éliminé par une frappe aérienne, à Raqqa (Syrie), un certain Junaid Hussain.

Ce ressortissant britannique était un cadre de l’État islamique (EI ou Daesh) qui « recrutait activement des sympathisants » de la cause jihadiste en Occident afin de « mener des attaques de type loup solitaire » via les réseaux sociaux. Son nom serait d’ailleurs lié à l’attaque contre un festival de caricatures de Mahomet, organisé à Garland (Texas) en mai.

Selon la même source, Junaid Hussain avait publié des informations au sujet de 1.300 employés du gouvernement américains. Et si il a été décrit comme quelqu’un de « très dangereux » avec des « connaissances techniques significatives », les attaques informatiques qui lui ont été attribuées n’ont pas impressionné les experts en la matière.

Mais son élimination n’a pas été le fait de la coalition anti-EI emmenée par les États-Unis. En effet, d’après le Washington Post, elle a été menée dans le cadre d’un programme « clandestin » distinct, associant le Counter-terrorism Center de la CIA (CTC) et le Joint Special Operations Command, c’est à dire les forces spéciales américaines.

Ainsi, selon le quotidien, le CTC s’est vu « attribuer un rôle étendu dans l’identification et la localisation » des cadres de l’EI ainsi que ceux du front Al-Nosra, lié à al-Qaïda, tandis qu’il revient exclusivement au JSOC d’effectuer les frappes contre les objectifs ainsi désignés.

Cette répartition des tâches correspond à la volonté de l’administration Obama qui, en 2013, souhaitait recentrer la CIA sur son activité de renseignement alors que son rôle dans les frappes ciblées visant les responsables terroristes au Pakistan et au Moyen-Orient était source de controverses, notamment au niveau juridique. Toutefois, cette ré-orientation du rôle de la centrale de Langley fut critiquée, à l’époque, par de nombreux élus du Congrès, y compris par des membres du Parti démocrate.

Le Washington Post avance qu’une « poignée » de frappes ont été effectuées pour éliminer des cibles de haute valeur (HVT, High Value Target). Cependant, deux autres cadres éminents de l’EI ont été neutralisés soit par un autre moyen, soit ailleurs qu’en Syrie. En effet, en mai, Abou Sayyaf, présenté comme « l’émir du pétrole et du gaz » de l’organisation jihadiste avait été tué par une opération héliportée des forces spéciales américaines.

Plus récemment, un des lieutenants d’Abou Bakr al-Baghdadi, le chef du califat autoproclamé, l’ex-colonel Fadhul Ahmad al-Hayali, ainsi que le responsable des médias de l’EI ont tous les deux été tués par une frappe dans la région de Mossoul, en Irak.

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