L’Union européenne a lancé un groupe de travail pour contrer la propagande russe
En mars dernier, le Conseil européen dédié aux relations extérieures a « souligné la nécessité de remettre en cause des campagnes de désinformation en cours de la Russie » et a donc demandé à Mme le Haut Représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Mme Federica Mogherini, de préparer un « plan d’action sur la communication stratégique ».
Avec Internet et les réseaux sociaux, les informations erronées, voire tendancieuses, les inexactitudes et les libertés prises sciemment avec les faits se répandent comme une traînée de poudre. Dans le cas de l’Ukraine, le phénomène est accentué par ce que l’on appelle les « trolls du Kremlin », chargés de diffuser la propagande des autorités russes.
D’où la décision d’y répondre, non pas en se livrant à de la contre-propagande mais en rétablissant la vérité des faits et en communiquant sur la politique menée par l’UE en Europe de l’Est.
Aussi, ce 1er septembre , le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) vient de mettre sur pied, à Bruxelles, une équipe de 8 fonctionnaires russophones afin de suivre les informations données par les médias russes et, le cas échéant, y répondre dans la langue de Dostoïevski sur les sites et les comptes de l’UE sur les réseaux sociaux.
« Ce n’est pas de la contre-propagande, plutôt une façon de mieux énoncer certains faits et vérités », résumait, en juin dernier, un responsable européen, dont les propos avaient été rapportés par l’AFP. D’ailleurs, les moyens de cette équipe avec ceux utilisés par la Russie sont sans commune mesure : elle ne dispose pas de budget propre, les salaires de ses experts étant pris en charge par les États-membres.
Seulement, il est souvent difficile de rétablir les faits, surtout quand ces derniers ne vont pas dans le sens de personnes déjà convaincues par des « histoires » qui correspondent à ce qu’elles ont envie de croire ou à leurs convictions. « Montrer clairement qu’on ne correspond pas aux stéréotypes est une stratégie de contre-propagande excellente », assure toutefois Nick Cull, professeur de l’Université de Caroline du Sud. À condition de ne pas se tromper dans cet exercice de « fact checking ».