Ukraine : L’Otan appelle les belligérants à la retenue

Les déclarations faites le 19 août par Ertugrul Apakan, le chef de la mission des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) déployée dans le sud-est de l’Ukraine (Donbass) n’auront pas surpris ceux qui lisent quotidiennement les rapports des observateurs concernant la situation dans cette région.

La sécurité de la SMM « a été mise à l’épreuve à un niveau sans précédent. Nos patrouilles ont été visées par des tirs, dont des tirs d’armes lourdes », a ainsi affirmé M. Apakan. « Des observateurs ont été harcelés, des armes ont été pointées en leur direction », a-t-il ajouté, lors d’une conférence de presse.

Après rappelé l’affaire des véhicules de l’OSCE incendiés il y a près de deux semaines – « probablement une attaque directe contre la mission, pour saboter ses opérations », a-t-il dit -, le diplomate turc a précisé que ces « incidents se sont produits des deux côtés de la ligne de front, mais surtout du côté des rebelles » pro-russes. En outre, M. Apakan a déploré le brouillage des drones de la mission d’observation au cours de ces derniers jours.

Quant à la situation sur le terrain, autant dire que les accords de Minsk-2, signés en février dernier sous l’égide de la France et de l’Allemagne, ne sont guère appliqués. Ainsi, selon M. Apakan, il y a « plus de combats » et les « violations du cessez-le-feu sont devenues plus fréquentes et plus sévères ».

Bien évidemment, chaque camp se renvoie la responsabilité de ces violations du cessez-le-feu. Récemment, la Russie, accusée de soutenir les séparatistes qui lui sont favorables, a accusé les autorités de Kiev de préparer une offensive contre les territoires qui ont échappé à leur contrôle.

En attendant, l’on assiste à une escalade militaire dans le secteur de Marioupol, un port stratégique donnant sur la mer d’Azov, encore contrôlée par les forces gouvernementales ukrainiennes. Ces dernières y ont renforcé leurs positions, notamment après des tirs d’artillerie dans la nuit du 16 au 17 août ayant visé Sartana, un faubourg de la ville.

Ces violations du cessez-le-feu, tant dans la région de Marioupol que dans celle de Donetsk, ville contrôlée par la rébellion, ont été condamnées par l’Union européenne et Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies.

Même chose pour les pays membres de l’Otan, qui ont évoqué la situation dans le sud-est de l’Ukraine lors d’une réunion de son comité politique, le 19 août. « Les Alliés ont souligné la nécessité pour toutes les parties d’une désescalade des tensions et de faire preuve de retenue », a fait savoir l’organisation par communiqué.

Et d’estimer que « l’accent doit être mis sur la recherche d’une solution par des moyens diplomatiques » et que « la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk est le chemin de la paix ». Aussi, pour l’Otan, la Russie « une responsabilité particulière pour trouver une solution politique ».

En outre, l’Alliance atlantique a prévenu que « toute tentative par les séparatistes russes adossés à assumer de plus du territoire de l’Ukraine serait inacceptable pour la communauté internationale ».

Enfin, l’Otan a souligné que les observateurs de l’OSCE « doivent être en mesure de faire leur travail en toute sécurité et sans restrictions ».

Mise en garde de M. Poutine sur la Crimée

Pour sa troisième visite en Crimée depuis mars 2014, le président russe, Vladimir Poutine, a évoqué le risque d’actes de sabotage dans la péninsule commis par des « forces étrangères » ayant recruté et entraîné des « mercenaires ».

« Il est évident qu’il subsiste un risque que des forces étrangères déstabilisent la péninsule d’une façon ou d’une autre », a-t-il dit, lors d’une réunion sur la sécurité régionale, le 19 août, à Sébastopol. « Dans certaines capitales, ils en parlent ouvertement. Ils évoquent le besoin de mener des actions subversives, des actes de sabotage pour mener une propagande radicale », a-t-il ajouté, sans plus de précision. M. Poutine a également mis en garde contre des tentatives de ces « forces étrangères » de jouer « la carte nationaliste » ou de « manipuler l’opinion publique » en Crimée.

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