L’US Air Force envisage un successeur pour l’avion d’attaque A-10

Il ne fallait pas manquer cette petite phrase qui figure noir sur blanc dans un document diffusé le 10 août dernier [.pdf]et dans lequel est expliquée la stratégie qu’entend suivre l’Air Combat Command (ACC) de l’US Air Force pour les années à venir.

« Nous devons également continuer à développer une capacité équilibrée d’appui aérien rapproché (CAS, Close Air Support) pour toutes les plateformes GPA [Ground Attack Precision, ndlr], explorer les possibilités d’une future plateforme d’appui aérien rapproché et d’adopter des initiatives concrètes pour nous assurer de maintenir une culture » dans ce domaine, y est-il en effet écrit.

En clair, il s’agirait donc de trouver un successeur au robuste avion d’attaque au sol A-10 Thunderbolt II (ou Warthog) alors que les responsables de l’US Air Force militent pour son retrait du service actif afin de réaliser plus de 4 milliards d’économies dans les 5 ans à venir afin de les réinvestir dans le programme Joint Strike Fighter (JSF), c’est à dire l’appareil dit de 5e génération F-35A, développé par Lockheed-Martin.

L’argument généralement avancé est que disposer d’un avion dédié à une tâche unique coûte trop cher et que les F-16, F-15 et F-35A Lightning II pourront s’acquitter parfaitement de la tâche assumée jusqu’ici par le A-10 Thunderbolt II.

Or, cette analyse est contestée au Congrès, où l’A-10 compte de nombreux soutiens, lesquels ont d’ailleurs contrarié les plans de l’US Air Force. Pour eux, le retrait précipité de cet appareil sans équivalent pour l’appui aérien rapproché mettrait en danger les soldats engagés sur le terrain.

Cela étant, des déclarations récentes ont laissé entendre que l’aviation américaine envisage bel et bien un nouvel appareil spécialement dédié à l’appui aérien rapproché. Mais encore faudrait-il que cela soit financièrement possible.

Interrogé sur un possible successeur de l’A-10, en février dernier, le général Carlisle, le patron de l’Air Combat Command, a ainsi indiqué que c’était une chose à « considérer ».

Et, un mois plus tard, le même général Carlisle, a expliqué que, une fois que le F-35 aurait atteint son « plein potentiel », il serait envisagé un remplaçant « relativement peu coûteux » du Thunderbolt II pour des missions d’appui aérien rapproché contre des « ennemis ne disposant pas de défenses aériennes sophistiquées ». Et d’avancer que l’avion « Scorpion » développé par  Textron pourrait être un des candidats.

En avril, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Mark Welsh, a confirmé le souhait – voire le besoin – de disposer d’un nouvel avion dédié au CAS pour remplacer l’A-10… à la condition que le budget suive.

Car, pour l’aviation américaine, le remplacement du Warthog n’est pas la priorité du moment. Comme le rappelle le document sur la stratégie de l’Air Combat Command, le plus urgent est de pouvoir être capable d’agir dans des environnements très contestés.

« Les adversaires potentiels continuent de développer des capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone  (A2/AD) qui remettent en question la capacité de l’Air Force à assurer la sécurité de l’espace aérien », indique le document.

Aussi, l’accent doit être mis sur la modernisation « sélective » des appareils existants tout « en travaillant à leur remplacement futur ». Aussi, les deux axes d’efforts principaux concernent le programme F-35 et le prochain bombardier stratégique (LRS-B).

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