Le chef de Boko Haram aurait refait surface

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Depuis les opérations menées en février par les forces armées tchadiennes et nigérianes, Abubakar Shekau, le chef du groupe jihadiste nigérian Boko Haram, lié à l’État islamique (EI), n’avait plus donné signe de vie. D’où les interrogations sur son sort… D’autant plus qu’il n’était pas apparu dans les dernières vidéos diffusées par son organisation, contrairement à ses habitudes.

La semaine passée, le président tchadien, Idriss Deby Itno, a laissé entendre que Shekau avait été remplacé à la tête de Boko Haram par un certain Mahamad Daoud. Cette déclaration avait-elle pour but de le faire sortir de son silence?

Si tel était le but, il est atteint. En effet, dans un message audio diffusé le 16 août, Abubakar Shekau a démenti avoir été remplacé avant d’accuser le président tchadien et son homologue nigérian d’être des « menteurs ».

« Toute ma gratitude à Allah, car grâce à lui, je n’ai pas disparu. Je suis toujours vivant et je ne suis pas mort. Et je ne mourrai pas avant que mon heure soit arrivée, au bon vouloir d’Allah », a ainsi déclaré Shekau.

« On peut lire en effet partout sur les médias mondiaux des infidèles que je suis mort, ou que je suis malade et incapable d’agir et que j’ai perdu mon influence dans les affaires religieuses. (…) On doit comprendre que c’est faux. C’est un mensonge en fait. Si c’était vrai, vous ne pourriez pas entendre ma voix au moment où je vous parle », a encore ajouté le chef de Boko Haram, déjà donné pour mort à plusieurs reprises par les autorités nigérianes.

Apparemment, l’authenticité du message, enregistré en langue haoussa, qui est la plus répandue dans le nord du Nigéria, a été confirmée par les experts du groupe SITE, lequel exerce une veille sur les activités jihadistes sur Internet. Et, d’après un correspondant de l’AFP, la voix de l’enregistrement en question serait « similaire » à celle de Shekau.

Le dernier message de ce dernier remonte au 7 mars, à l’occasion de l’annonce de l’allégeance de Boko Haram à l’État islamique. Depuis, le groupe jihadiste, bien qu’ayant perdu au moins 50% de son potentiel militaire, a multiplié les attentats meurtriers, non seulement dans le nord du Nigéria mais aussi au Cameroun et au Tchad. Cette vague de violences aurait fait près de 1.000 tués depuis la fin mai.

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