La Finlande convoque trois fois plus de réservistes pour des cours de perfectionnement

En mai dernier, l’on apprenait que les forces armées finlandaises avaient écrit à 900.000 réservistes pour leur expliquer la conduite à tenir en cas de grave crise.

À l’époque, Helsinki expliqua que cette initiative n’avait aucun rapport avec la détérioration des relations avec Moscou depuis l’affaire de la Crimée et le conflit dans le sud-est de l’Ukraine, où la Russie est accusée de soutenir les séparatistes qui lui sont favorables.

En outre, quelques semaines plus tôt, les ministres de la Défense des pays nordiques avaient dénoncé, dans une tribune commune, une « augmentation des exercices militaires russes et une intensification des les activités de renseignement dans la région de la Baltique et les régions du Nord », responsables, selon eux, d’une dégradation de la sécurité régionale.

Ainsi, l’espace aérien de la Finlande avait été violé à plusieurs reprises, en 2014, par des avions russes. Et, en juin 2013, soit bien avant la crise ukrainienne, l’état-major finlandais avait fait état d’incidents similaires.

Quoi qu’il en soit, c’est dans ce contexte que l’état-major finlandais vient de convoquer 18.000 réservistes pour des exercices de « perfectionnement ». Soit trois fois plus que l’an dernier. Et, comme en mai dernier, cette mesure n’a officiellement aucun rapport avec les tensions avec la Russie puisqu’elle aurait été décidé il y a trois ans.

C’est du moins l’explication donnée par le colonel Hannu Hypponen. « Lors des trois dernières années, les forces armées devaient faire des économies. Le nombre de réservistes convoqués est au même niveau qui était le sien en 2010 », a-t-il dit.

« Environ 2.400 postes ont été supprimés, ce qui a permis de faire des économies dans les dépenses de personnel qui peuvent maintenant être affectées aux activités opérationnelles comme les cours de perfectionnement », a expliqué le colonel Hypponen.

En Finlande, le service militaire est obligatoire. Les réservistes peuvent être de nouveau appelés pour des cours de perfectionnement d’une durée moyenne de 5 à 7 jours.

Cela, oujours selon le colonel Hypponen, les activités militaires russes dans la région ont eu d’autres conséquences pour la Finlande, qui n’est pas membre de l’Otan. Comme par exemple une coopération plus étroite en matière de défense avec les pays nordiques, en particulier avec la Suède.

Qui plus est, le débat sur une éventuelle adhésion à l’Otan a été relancé en Finlande, qui partage 1.340 km de frontière avec la Russie. Le nouveau Premier ministre finlandais, Juha Sipila, n’y est cependant pas favorable… mais « tout en se gardant cette possibilité si besoin », avait expliqué, au quotidien Le Monde,  Timo Laaninen, le secrétaire général de son  parti.

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