Le gouvernement libyen réclame des frappes aériennes contre l’EI à Syrte
Au cours de violents combats ayant éclaté le 10 août, les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) ont écrasé des combattants de la tribu des Ferjani et des militants salafistes quiétistes qui leur résistaient à Syrte. Aussi, le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale et exilé à Tobrouk a demandé aux pays arabes d’intervenir.
« Le gouvernement temporaire de Libye exhorte les Etats frères arabes à mener des frappes aériennes contre les positions du groupe terroriste Daesh à Syrte », a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé le 15 août.
De son côté, la veille, le gouvernement rival, installé à Tripoli et soutenu par la milice Fajr Libya, avait appelé la communauté internationale à empêcher l’arrivée en Libye de combattants de l’EI ainsi que l’approvisionnement en armes de l’organisation jihadiste.
Les forces de chacun de ces deux gouvernements disposent de moyens aériens, hérités du régime du colonel Kadhafi. En plus d’être obsolètes, ils ne sont pas suffisants pour freiner l’avancée de l’EI dans la région de Syrte.
Cela étant, l’appel du gouvernement de Tobrouk s’adresse aux pays arabes qui l’ont jusqu’à présent soutenu, c’est à dire les Émirats arabes unis et l’Égypte. L’an passé, des avions appartenant probablement à la force aérienne émiratie avaient bombardé des positions de la milice Fajr Libya, alors aux prises avec les brigades de Zenten pour le contrôle de Tripoli.
Plus récemment, suite à l’assassinat de 21 chrétiens égyptiens enlevés en Libye par l’EI, Le Caire avait riposté en bombardant la ville de Derna, alors connue pour être un bastion jihadiste.
À l’époque, le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, avait plaidé pour une intervention militaire internationale pour réduire l’EI.
« Le chaos qui règne en Libye ne menace pas seulement l’Égypte, pays voisin, mais aussi toute la région et l’Europe », avait affirmé M. Al-Sissi, sur les ondes d’Europe1. Et d’ajouter : « Il faut traiter ce problème, car la mission n’a pas été achevée par nos amis européens, lors de l’intervention qui a abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Nous avons abandonné le peuple libyen, prisonnier de milices extrémistes. »