Les combattants kurdes irakiens visés par une attaque chimique

L’on sait que l’État islamique a cherché – et cherche encore – à développer un arsenal d’armes chimiques. Des documents récupérés l’ont attesté, de même que le recrutement de spécialistes.

Des attaques au chlore ont même été rapportées en Irak, où les jihadistes ont eu accès à l’usine Al-Muthanna, qui, du temps de Saddam Hussein, produisait de telles armes.

« L’utilisation du chlore par Daesh, et le recrutement de professionnels hautement formés techniquement, dont certains viennent d’Occident, révèlent le sérieux du développement d’armes chimiques opéré par l’organisation terroriste », avait ainsi affirmé Mme le ministre australien des Affaires étrangères, Julie Bishop, en juin dernier.

En juillet, les milices kurdes syriennes (YPG) accusèrent les l’EI d’avoir recours à des gaz dans le secteur de la ville d’Hassaké. « Nos troupes exposées à ces attaques ont eu des brûlures à la gorge, aux yeux et au nez, accompagnées de maux de tête, des douleurs musculaires, une perte de concentration, des problèmes de mobilité et des vomissements », avaient-elles alors expliqué dans un communiqué.

D’après les témoignages des combattants de l’YPG, des projectiles ont dégagé un « gaz jaune avec une forte odeur d’oignon pourri » tandis que le sol porte des « taches d’un liquide vert qui devient jaune une fois exposé au soleil » au point d’impact.

Et un autre cas vient d’être rapporté… par le ministère allemand de la Défense, qui a envoyé des instructeurs militaires au Kurdistan irakien pour y former des combattants kurdes (Peshmergas).

« Il y a eu une attaque à l’arme chimique (…) il y a eu des peshmergas blessés avec des irritations des voies respiratoires », a ainsi affirmé un porte-parole du ministère allemand de la Défense.

L’attaque, menée au mortier, a eu lieu au sud-ouest d’Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien. Même si le porte-parole allemand ne l’a pas précisé, tout porte à croire qu’elle a été menée par l’EI dans la mesure où les combattants kurdes sont aux prises avec les jihadistes.

Les instructeurs de la Bundeswehr n’ont pas été exposés lors de cette attaque. « Les soldats allemands n’ont pas été touchés ni menacés (…) la protection de nos soldats dans le nord de l’Irak reste quoi qu’il en soit au plus haut niveau », a fait valoir le porte-parole.

Pour le moment, on ignore la nature du gaz qui a été utilisé lors de cette attaque. Des experts américains et irakiens sont attendus sur place pour y mener des investigations.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]