La force terrestre belge manque de personnels
Il a beaucoup été demandé à l’armée belge, ces dernières années, pour rétablir les finances publiques du pays. Et même si elle est « sur les rotules », comme l’avait affirmé le général Marc Compernol, son chef des opérations, en septembre 2014, il lui faudra encore trouver 1,5 milliard d’euros d’économies supplémentaires d’ici 2019.
Cela étant, un plan « stratégique » doit être prochainement présenté par le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput. Attendu depuis des mois, il devrait, du moins en théorie, mettre un terme à ces restrictions budgétaires à répétition.
« L’objectif de ce plan stratégique est d’inverser la tendance budgétaire négative pour la Défense qui existe depuis des décennies. Je veux veiller à offrir une perspective à long terme positive de sorte que le gouvernement puisse à l’avenir continuer à assurer une contribution solidaire pour la sécurité nationale et internationale via la Défense. Les différents scénarios qui seront développés refléteront la solidarité de la Défense belge dans un cadre international tel que prévu dans l’accord gouvernemental », a récemment fait savoir M. Vandeput, via les réseaux sociaux.
« Inutile de vous dire qu’il s’agit d’un grand défi qui, en période budgétaire difficile, nécessite un courage politique de la part des décideurs pour permettre la recapitalisation nécessaire à la Défense », a encore ajouté le ministre.
En attendant, les 7 unités de la composante terrestre de la Défense belge doivent faire avec la pénurie… de personnels. Ainsi, avance l’agence Belga, le 2e Bataillon commando, basé près de Namur, ne compte que 73,73% des officiers, 78,42% des sous-officiers et 65,18% des volontaires prévus à son tableau organique (TO).
Le problème est que les arrivées ne compensent pas les départs, motivés par diverses raisons (médicales, mutation, retraite, etc). En 2015, affirme l’agence Belga, une quarantaine de militaires vont quitter le bataillon, lequel attend, « dans le meilleur des cas », que 10 volontaires.
Or, cette unité sera affecté, en 2016, à la Very High Readiness Joint Task Force, le fer de lance de l’Otan, qui comptera 5.000 hommes.
Les situations varient d’une formation à l’autre. Par exemple, les effectifs sous-officiers du Bataillon Libération/5ème de Ligne de Bourg-Léopold sont comblés à 89,15%… Ce chiffre descend à 68,61% pour le 3ème Bataillon parachutiste. Au final, et selon les catégories et les unités, les déficits en personnels varient de 10 à 35%.
Le ministère belge de la Défense a expliqué que cette situation est due « aux réductions budgétaires » qui ont « freiné le recrutement 2014, avec pour conséquence une diminution du flux de nouvelles recrues pour les bataillons médium et légers ».
Cependant, ce sous-effectif risque de ne pas s’arranger rapidement. Selon des chiffres avancés par le quotidien La Dernière Heure, reprenant ceux donnés par M.Vandeput, 50% des effectifs de la Défense belge partiront en retraite au cours des 10 prochaines années. Le pic est attendu en 2018, avec le départ de 211 officiers, 848 sous-officiers et 751 volontaires.