Lockheed-Martin met la main sur les hélicoptères Sikorsky pour 9 milliards de dollars

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À la fin des années 1960, la maison Lockheed essaya de développer un hélicoptère d’attaque – l’AH-56 Cheyenne [photo] – se voulant révolutionnaire. Sans doute l’était-il trop… Car le programme fut finalement abandonné par le Pentagone en 1972, des problèmes d’électronique et de stabilité de l’appareil n’ayant pas pu être réglés.

Plus de 40 ans plus tard, le groupe, devenu depuis « Lockheed-Martin » après avoir fusionné avec Martin Marietta pour 10 milliards de dollars, s’intéresse à nouveau aux hélicoptères… La rumeur disait, la semaine dernière, qu’il était sur le point de mettre la main sur le constructeur américain Sikorsky, mis en vente par le conglomérat UPC.

C’est désormais une chose acquise. Le montant de la transaction devrait être de 9 milliards de dollars, un chiffre supérieur au chiffre d’affaires annuel du fabricant du Black Hawk (7,5 milliards en 2014), dont une bonne part (52%) est assurée par les commandes du Pentagone.

Aussi, Lockheed-Martin, qui est déjà le premier fournisseur de l’armée américaine (avions F-35, F-22, F-16, C-130 Hercules, lanceurs de satellites, drone RQ-170 Sentinel, etc…), va conforter ce statut avec cette acquisition.

Toutefois, Sikorsky connaît quelques difficultés. Relativement peu présent sur le marché civil, dominé par Bell Helicopters, Airbus Helicopters et Agusta-Westland, il a pâti de la baisse des dépenses militaires outre-Atlantique. Et cela alors que les coûts de développement et de production de nouveaux appareils est à la hausse. Résultat : son bénéfice opérationnel a été divisé par deux, ce qui le contraint à licencier 10% de ses 15.000 employés.

Cependant, Sikorsky, allié à Boeing, est toujours en lice dans le processus visant à remplacer, d’ici 2030, les hélicoptères de la gamme Black Hawk de l’armée américaine. Dans le cadre du programme Joint Multi-Role-Technology Demonstrator (JMR-TD), les deux industriels ont proposé le SB-1 Defiant face au V-280 Valor de Bell.

« L’acquisition de Sikorsky par Lockheed Martin (…) est un gage que l’entreprise va rester un leader en termes de technologies », a commenté Gregory Hayes, le directeur général de UTC, propriétaire de l’hélicoptériste depuis 1929.

Pour Lockheed-Martin, il s’agit de la plus grosse opération financière et industrielle depuis l’acquisition, en 1996, des activités électroniques de Loral Corporation pour 9 milliards de dollars.

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