Une prime supplémentaire avec effet rétroactif pour les militaires engagés dans l’opération Sentinelle

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À plusieurs reprises, depuis janvier, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, a souligné l’abnégation et les mérites des soldats mobilisés pour les besoins de l’opération Sentinelle, lancée après les attentats commis à Paris par la mouvance jihadiste.

« Des soldats ont eu leurs permissions diminuées, voire supprimées, certains entamant en ce moment leur troisième rotation, ce qui correspond parfois à 12 semaines d’engagement – sur 16 – depuis la mi-janvier. (…) C’est considérable. Qui assumerait cette charge sans faire valoir ses droits individuels? Nos militaires, ces jeunes Français que vous croisez dans Paris et dans vos circonscriptions, le font sans se plaindre », avait encore affirmé le CEMA en mai dernier.

Aussi, des mesures pour reconnaître les mérites des soldats de l’opération Sentinelle ont été prises et annoncées ce 9 juillet par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors d’un déplacement à Saint-Germain-en-Laye, précisément au Camp des Loges, aussi connu pour abriter le centre d’entraînement et de formation du PSG.

« Plus que jamais, la Nation compte donc sur vous, pour la préserver de cet ennemi terroriste, d’autant plus dangereux qu’il est mondialisé, qu’il exerce une violence aveugle sur notre propre sol et qu’il utilise les manipulations les plus abjectes pour tenter d’inquiéter nos populations et saper nos valeurs », a commencé par dire le ministre aux militaires, qui « sur théâtre national comme sur les théâtres d’opérations extérieures », sont les « sentinelles de ce combat qui nous concerne tous, parce qu’il en va de notre sécurité et de nos vies dans ce qu’elles ont de plus essentiel ».

Après avoir une nouvelle fois mis en avant le professionnalisme, le sang-froid et le dévouement des militaires de l’opération Sentinelle, M. Le Drian a expliqué que la reconnaissance de ces mérites devait se traduire par des actes.

En premier lieu, le ministre a annoncé la création de la médaille de la Protection militaire du territoire, laquelle « pourra être attribuée aux soldats qui oeuvrent dans le cadre d’une opération de protection militaire décidée par le gouvernement ». Elle concernera Sentinelle… Mais pas seulement.

Mais il s’agit d’un symbole. Et M. Le Drian a estimé que la « mobilisation exceptionnelle sur les théâtre national comme en opérations extérieures » des militaires « appelait également une gratification effective ».

Du coup, à l’indemnité pour service en campagne (ISC), dont le montant moyen est de 40 euros par jour, le ministre a décidé d’ajouter une prime existante, à savoir « l’indemnité pour sujétion spéciale d’alerte opérationnelle » (AOPER).

« Cette prime sera désormais attribuée jusqu’au grade de capitaine, aux militaires déployés pour Sentinelle et Cuirasse [ndlr, protection des sites militaires sensibles], afin de récompenser l’effort et les sujétions particulières qui vous sont demandés, dans la durée et en dépit de conditions encore souvent difficiles », a expliqué M. Le Drian.

Le taux journalier de l’indemnité de cette AOPER est de 5 euros. « Le montant de cette prime s’élèvera à 150 euros pour un déploiement de 30 jours, ou plus de 200 euros pour un déploiement de 6 semaines », a précisé le ministre de la Défense, qui a voulu s’appuyer sur une prime existante pour éviter un nouveau bug de Louvois, le système de paiement des soldes, et « maintenir l’équité entre tous ceux qui sont déployés sur le terrain, quel que soit leur grade ou la couleur de leur uniforme ».

En outre, M. Le Drian a indiqué que le versement de l’AOPER sera rétroactif, c’est à dire que tous les militaires engagés sur le théâtre intérieur depuis le 7 janvier pourront la percevoir.

Enfin, d’autres mesures concernent les conditions de vie des militaires de l’opération Sentinelle, lesquelles sont « spartiates« . La première phase d’un plan en vue de les améliorer arrive à échéance le 14 juillet. Le ministre s’est dit « satisfait » des premiers résultats, notamment au Camp des Loges.

« Depuis peu, certains ont quitté leurs chambrées dans les anciens bâtiments pour des bungalows neufs, avec des installations de qualité, et notamment le confort sanitaire que vous êtes en droit d’attendre. (…) Et je suis heureux que l’exemple du camp des Loges soit bientôt suivi à Vincennes, au Fort de l’Est, au Kremlin-Bicêtre ou encore au camp de Satory », a-t-il dit.

Qui plus est, M. Le Drian a obtenu la gratuité pour certains moyens de transport ainsi que pour les activités culturelles et de loisir. Mais il est question d’aller plus loin encore, avec l’amélioration des « conditions de stationnement et d’hébergement des forces au plus près des sites de l’opération Sentinelle », afin de « limiter au maximum le temps de déplacement entre les lieux d’hébergement et les lieux de déploiement », a-t-il expliqué.

« L’idée est aussi de faire en sorte que ces hébergements se fassent dans des emprises défense. Il s’agit également de trouver des structures d’entrainement pour nos soldats, et de pérenniser par ailleurs votre mobilité sur le terrain, dans l’esprit des patrouilles dynamiques qui vous sont et, c’est souhaitable, désormais demandées », a poursuivi le ministre.

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