Après le vol commis à Miramas, la protection des sites de stockage de munitions va être évaluée d’ici 15 jours

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Le ministère de la Défense a fini par réagir à l’annonce du vol d’explosifs sur le site militaire de Miramas, qui abrite la Zone de regroupement et d’attente (ZRA), lieu de transit des unités déployées sur un théâtre d’opérations extérieurs.

Ainsi dans un communiqué, dans lequel le vol d’explosifs n’est pas évoqué, il a précisé que l’intrusion « par effraction » dans un dépôt du Service Inter-armées des Munitions (SIMU) avait été découverte au début de l’après-midi du 6 juillet, puis signalée immédiatement au commissariat de police de Miramas.

Dans la foulée, le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour « vol avec effraction commis en bande organisée et introduction frauduleuse dans une enceinte militaire ». La section de recherches de la Gendarmerie nationale de Marseille ainsi que l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) mènent actuellement les investigations.

Dans le même temps, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a ordonné une enquête de commandement pour « analyser les faits, l’organisation et les éventuelles responsabilités ».

De création récente, la Direction de la Protection des installations, moyens et activités de la Défense (DPID) a reçu la mission d’évaluer, « sous quinzaine », la protection de « l’ensemble des sites militaires de stockage de munitions » et de proposer éventuellement des mesures « correctrices » à prendre.

Cette intrusion à Miramas a eu lieu alors que, depuis les attentats de janvier, les trois armées mobilisent 2.000 personnels, en permanence, pour assurer une protection renforcée des sites sensibles de la Défense dans le cadre du plan Cuirasse.

Cela étant, cet incident était « prévisible » pour le député François Cornut-Gentille. Dans un communiqué, le parlementaire explique qu’il existe un indicateur dit de performance relatif au « taux des sites du domaine militaire et des sites industriels et économiques liées à la défense inspectés dans les délais prescrits » par la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD).

Or, poursuit le député, cet indicateur « permis de révéler les graves défaillances de la DPSD qui n’inspectait que les deux tiers des sites prescrits en 2008 et 2009 ». Mais il s’est amélioré par la suite grâce à un « effort significatif » et à une « diminution du nombre des sites sous surveillance » pour atteindre 93% en 2014.

« Mais, au regard des menaces qui pèsent sur l’ensemble des sites, il est difficilement compréhensible que l’objectif de 100 % ne soit ni visé, et encore moins atteint. Si le ministère de la Défense n’a manifestement pas compris cette évidence, les braqueurs de Miramas l’ont bien intégrée », a donc estimé M. Cornut-Gentille.

Photo : « Terrain Militaire » par Sys32bis — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons

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