Le président turc dit encore s’opposer à l’établissement d’un État kurde dans le nord de la Syrie

Les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes sont finalement venues à bout des jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh), qui avaient attaqué par surprise la ville de Kobané il y a quelques jours.

Cette offensive contre Kobané a été lancée alors que l’organisation jihadiste venait de subir un nouveau revers militaires faces aux miliciens kurdes, appuyés par les frappes aériennes de la coalition internationale emmenée par les États-Unis, avec la perte du camp de la brigade 93 et celle de la localité d’Aïn Issa, à une cinquantaine de kilomètres de son fief de Raqqa.

Ces succès militaires des YPG, liées au Parti des travailleurs du Kurdistan turc, sont sur le point de permettre aux Kurdes syriens d’unifier les trois cantons du nord de la Syrie où ils sont majoritaires. Conséquence : il est désormais plus compliqué pour l’EI d’avoir un accès à la Turquie.

Seulement, le président turc, l’islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, ne l’entend pas de cette oreille. « J’en appelle à la communauté internationale. Quel que soit le prix à payer, nous ne permettrons jamais l’établissement d’un nouvel Etat à notre frontière sud, dans le nord de la Syrie », a-t-il lancé le 26 juin au soir, lors de la rupture du jeûne de ramadan.

Dans le même temps, et alors que des militants kurdes ont affirmé que les jihadistes ayant attaqué Kobané venaient du territoire turc, M. Erdogan a démenti toute complaisance à l’égard de l’EI. « C’est une grande calomnie d’accuser la Turquie d’avoir des liens avec une quelconque organisation terroriste », a-t-il affirmé, après avoir reproché aux YPG de « changer la structure démographique » des territoires qu’elles contrôlent.

Cela étant, Saleh Muslim, le chef du Parti de l’union démocratique (PYD), dont les YPG sont la branche militaire, a une nouvelle fois écarté toute idée de création d’un État kurde syrien. « Nous n’avons pas de tel projet », a-t-il dit, dans les colonnes du quotidien turc Hürriyet.

Quoi qu’il en soit, le bruit court que, au cours d’une réunion spéciale de sécurité, en début de semaine dernière, M. Erdogan et son Premier ministre, Ahmet Davutoglu, auraient demandé au général Necdet Ozel, le chef d’état-major des armées, de préparer une intervention en Syrie . Mais ce dernier s’y serait opposé. D’après le journal Hürriyet, il serait question de déployer 12.000 hommes en territoire syrien afin d’établir une « zone tampon ».

Pour rappel, en octobre 2014, le Parlement turc avait adopté un projet de résolution autorisant l’armée à mener des opérations contre  » tous les groupes terroristes » présents en Syrie et en Irak.

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