La force Barkhane va renforcer son soutien à la Mission des nations unies au Mali

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Le 20 juin, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupe les différents groupes rebelles touaregs du Nord-Mali, a enfin signé l’accord de paix conclu à Alger après des semaines de tergiversations. Ce texte prévoit notamment une décentralisation accrue avec une puissante assemblée régionale et la démobilisation des groupes armés. En outre, Bamako a donné des garanties sur l’insertion prioritaire et « majoritaire » de combattants rebelles au sein des forces de sécurité dans le Nord.

Avancée historique pour les uns, texte qui n’apporte rien de neuf pour les autres, qui, en plus, nourrissent des doutes au sujet de son application sur le terrain. Et la première réunion du comité de suivi de ces accords semble leur donner raison…

Quoi qu’il en soit, pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, « c’est un accord historique, une bonne nouvelle pour la lutte contre le terrorisme. Depuis l’indépendance, deux peuples essayaient de vivre ensemble et n’y arrivaient pas bien, éventuellement s’affrontaient, ceux du Nord et ceux du Sud. Dès qu’il y avait des tensions, des violences, cela favorisait la percée des jihadistes ». Et de lancer, le 20 juin, sur les ondes d’Europe1 : « On avait gagné la guerre en 2013 [ndlr, contre les jihadistes], on vient de gagner la paix ».

Le lendemain, le ministre s’est rendu à Bamako, « pour marquer la présence et le soutien de la France à cet accord », puis à Gao, où il a rencontré, à nouveau, les militaires français engagés dans l’opération Barkhane.

Or, la Mission multidimentionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), forte de 10.000 casques bleus, est appelée à jouer un rôle important dans la mise en oeuvre de cet accord de paix. Seulement, son commandant militaire, le général danois Michael
Lollesgaard, a récemment estimé qu’elle n’était pas « vraiment » équipée pour agir dans un  » environnement asymétrique ».

« Parmi tous nos partenaires au Mali, il est donc essentiel que la France accentue son soutien à la MINUSMA, pour lui permettre de réussir cette noble mission de maintien de la paix, pour laquelle les Nations Unies ont déjà payé un lourd tribut (…). La MINUSMA
mérite tout notre respect. Elle doit réussir, et nous devons nous montrer résolument à ses
côtés, comme nous le faisons depuis le début. Je veux le dire avec force, son échec serait aussi notre échec. Mais notre succès est lié à son succès. Notre mobilisation doit donc être totale », a ainsi déclaré M. Le Drian en s’adressant aux militaires français.

Aussi, le ministre a indiqué avoir demandé le renforcement de l’état-major de la mission des Nations unies, et cela « dès aujourd’hui depuis Barkhane, en ajoutant des moyens de liaison entre les différents secteurs de la MINUSMA et nos forces » ainsi qu’une étude pour savoir « de façon précise comment accompagner au mieux la mise en oeuvre des accords de paix ». Et d’insister : « Nous nous tiendrons donc aux côtés de la MINUSMA ».

Par ailleurs, M. Le Drian a rendu un hommage appuyé au général Palasset, le chef de l’opération Barkhane. « Je sais personnellement combien nous vous devons et je tiens donc à vous exprimer la reconnaissance du président de la République, chef des armées, et la mienne, pour le travail accompli », a-t-il dit, après avoir salué le bilan positif des opérations menées dans le Sahel au cours de ces derniers mois.

« En découvrant leurs caches et circuits d’approvisionnement, vous avez asséché » la « logistique » des groupes terroristes, qui « est cruciale dans ces espaces désertiques et hostiles. De la sorte, nos ennemis sont cloisonnés, désorganisés et obligés désormais de se défendre pour survivre », a en effet avancé le ministre, toujours en s’adressant aux militaires de la force Barkhane.

Enfin, M. Le Drian a eu un mot pour souligner « l’extraordinaire performance des logisticiens et des transmetteurs car nous n’en parlons pas assez, mais aussi de tous les spécialistes dont les savoir-faire particuliers sont bien souvent dimensionnants pour la réussite de nos actions ».

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