Le format de la Force de réaction rapide de l’Otan va doubler

Alors que son pays accueillait l’exercice Noble Jump, un jalon pour la mise en place prochaine de la Very High Readiness Joint Task Force (VJTF), le fer de lance de la Nato Response Force (NRF, force de réaction de l’Otan), le ministre polonais de la Défense, Tomasz Siemoniak a estimé que période de paix post-Guerre froide est désormais révolue car il y a de « plus en plus de crises qui éclatent autour de l’Europe ».

« Il n’y a pas que la crise ukrainienne et russe mais aussi l’État islamique et un certain nombre de crises en Afrique du Nord », a ainsi expliqué le ministre polonais, pour qui l’Europe doit « faire plus » pour sa défense. « Je pense que nous avons à convaincre l’opinion que nous devons en faire davantage avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il dit.

D’où la décision de quasiment doubler le format de la NRF en portant ses effectifs jusqu’à 30.000, voire 40.000 hommes. L’annonce en a été faite ce 22 juin par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, et devrait être confirmée cette semaine, à l’occasion d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres.

Cette NRF a été créée en 2002 afin de permettre à l’Otan d’apporter une réponse militaire rapide à une crise. Elle se compose d’une brigade terrestre multinationale (5 bataillons de manoeuvre), d’une composante maritime reposant sur des groupes maritimes permanents OTAN (SNMG) et des groupes permanents OTAN de lutte contre les mines (SNMCMG), d’une composante aérienne, d’unités de forces spéciales et d’une équipe opérationnelle NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique).

La NRF fonctionne selon un principe de rotation, c’est à dire que les pays de l’Otan mettent chacun à leur tour des unités et des moyens pour une durée de 12 mois.

« La crise en Ukraine et l’intervention de Moscou pour soutenir les séparatistes pro-russes ont démontré que cette force pouvait ne pas être suffisamment rapide, dans un contexte sécuritaire qui a largement évolué », a en outre fait valoir M. Stoltenberg.

Et c’est ce qui justifie le renforcement de cette NRF avec notamment un « fer de lance » fort de 5.000 hommes, dont le principe a été adopté en septembre 2014, lors du dernier sommet de l’Alliance, au Pays de Galles. La montée en puissance de cette force de réaction très rapide a été justement illustrée par l’exercice Noble Jump, qui a vu le déploiement en 4 jours de 2.100 soldats issus de 9 nations, avec 9 trains, 440 véhicules, 30 convois, 17 avions et plus de 100 conteneurs.

En outre, M. Stoltenberg a ajouté que l’Otan allait revoir son « processus décisionnel pour faire face aux nouveaux défis, avec notamment la création au sein de sa structure de commandement d’un nouveau quartier général pour coordonner les questions de logistique »; ce qui donnera plus de « responsabilités en matière de déploiement » au commandant suprême de l’Otan. « Ceci ne remet toutefois pas en cause le contrôle des politiques sur les militaires », a-t-il souligné.

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