Du mieux pour le taux de disponibilité des avions de l’armée de l’Air, sauf pour le transport

c130-20150405

On peut voir le verre à moitié vide et estimer que le taux de disponibilité des avions de l’armée de l’Air est trop bas. Qui plus est, c’est vendeur et ça fait le « buzz ». A contrario, on peut voir le verre à moitié plein et dire qu’il n’y a pas de problème. Mais ce serait inexact.

En réalité, ce taux de disponibilité, même s’il n’est pas parfait, va en s’améliorant quand on le compare d’une année sur l’autre. Mais, avant toute chose, il faut manier cette variable avec précaution.

Par définition, un avion est en effet dit disponible s’il est apte à exécuter, à moins de 6 heures, au moins « une mission correspondant à celles indiquées dans sa fiche de caractéristique militaire, sur tous sites d’emploi ».

Par rapport à 2012, les taux de disponibilité des avions de l’armée de l’Air ont globalement augmenté, si l’on en croit une réponse faite le 16 juin par le ministère de la Défense à une question écrite du député François Cornut-Gentille.

Ainsi en est-il pour le Rafale, dont le taux de disponibilité est passé de 44,40% au 31 décembre 2012 à 47,70% un an plus tard. La tendance est la même pour la flotte des Mirage 2000D (de 34,60% à 38,70%). Ces deux types d’appareils de combat sont les plus sollicités pour les opérations au Sahel et, depuis septembre 2014, en Irak.

S’agissant des Mirage 2000C, leur taux de disponibilité est en progression sensible, passant de 27,30% au 31 décembre 2013 à 46,30% un an plus tard. Celui des Mirage 2000-5 du groupe de chasse 1/2 Cigognes s’est toutefois effrité (37,50% contre 39,60%).

Le montant des crédits d’entretien programmé du matériel (EPM) pour l’ensemble des Mirage 2000 a été de 293,50 millions d’euros en 2014 pour 153 avions. L’EPM des Rafale a coûté 226,40 millions en 2014, soit 4,8 millions de plus par rapport à 2013, mais avec 10 exemplaires de plus entrés en service.

Quant aux Alphajet (146 en ligne, dont 29 appartenant à composante aérienne de la défense belge), le taux de disponibilité augmente également, passant de 37,80% en 2013 à 40,80 un an plus tard (il était de 38.80% en 2012). Mais cela au prix d’une forte hausse des crédits d’EPM, lesquels ont atteint 160,40 millions d’euros en 2014 contre 124 millions en 2013.

Cela étant, la situation est plus contrastée pour l’aviation de transport, où seuls les Casa CN-235 tirent leur épingle du jeu, avec un taux de disponibilité en constante progression depuis deux ans, pour arriver à 55,60% en 2014.

Le ministère de la Défense n’a pas donné les statistiques concernant l’A400M, dont le premier exemplaire a été livré en 2013. Mais l’on constate une baisse du taux de disponibilité relativement importante des Transall C-160, lequel est passé de 46,50% en 2012 à 40,10% deux ans plus tard. Et cela alors que le nombre d’avion a diminué. Au passage, cela vaut aussi pour les deux C-160 Gabriel (48,60% en 2012 contre 36,80% en 2014).

Même chose pour les 14 C-130 Hercules, dont le taux de disponibilité s’effondre, passant de 40,80% en 2012 à seulement 28,80% en 2014.

« Je dispose aujourd’hui de 14 C-130, mais avec une faible disponibilité. Plusieurs sont dans un circuit de maintenance en raison d’une mise aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), obligatoire, et, de même, la rénovation tactique prévue dans la LPM [ndlr, Loi de programmation militaire] doit bientôt arriver. Ces deux effets se conjuguant à des problèmes rencontrés sur l’avion, notre plan d’action mettra deux ou trois ans pour porter ses fruits », expliquait récemment le général Denis Mercier, le chef d’état-major de l’armée de l’Air.

« Ma priorité, aujourd’hui, c’est la régénération, notamment la préparation des jeunes équipages. Car c’est avant tout leur activité qui est affectée, notamment lorsqu’ils servent sur des flottes anciennes qui ont des problèmes de disponibilité : les jeunes pilotes de transport ne volent plus que 150 heures par an au lieu de 400, ceux des ravitailleurs C135 seulement 120 », avait-il également affirmé, lors d’une audition à l’Assemblée, avant de souligner que « la disponibilité des Rafale n’a jamais été aussi bonne (et) elle atteint régulièrement le niveau que nous souhaitions, tout en diminuant le coût à l’heure de vol ».

Enfin, les drones Reaper affichent un taux de disponibilité (86,30%), ce qui est largement supérieur par rapport à celui des Harfang (60,70% en 2014, contre 47,80% en 2012). Pour ces derniers, au nombre de 4, les dépenses d’entretien son relativement conséquentes, puisqu’elles sont de l’ordre d’une trentaine de millions d’euros par an.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]