Disparition du romancier James Salter, ancien pilote de chasse en Corée

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Genevoix, Jünger, Apollinaire, Céline, Saint-Exupéry… Nombreux sont les écrivains qui, ayant pris part aux guerres du XXe siècle, ont puisé leur inspiration dans leur expérience militaire. Ainsi en est-il de James Salter, devenu un « monument » de la littérature américaine au fil de ses oeuvres, saluées par la critique, qui vient de mourrir à l’âge de 90 ans, à New York, lors de sa séance de gymnastique quotidienne.

En 1942, James Salter (en réalité James Horowitz) est admis à suivre les cours de l’académie militaire de West Point et en sort 42e sur une promotion de 852 élèves officiers. À l’issue, il entame une formation de pilote au cours de laquelle il manque de se tuer aux commandes d’un T-6. En février 1946, il est affecté au 6e Troop Carrier Squadron, qui, alors équipé de bombardiers B-25, est successivement déployé aux Philippines et au Japon.

En 1952, le jeune premier lieutenant Horowitz se porte volontaire pour se battre en Corée. Après un stage de pilotage sur F-86 Sabre, il est affecté au 335th Fighter-Interceptor, qui fait alors la chasse aux MiG-15. Il effectue une centaine de missions de guerre et obtient une victoire homologuée.

C’est alors qu’il écrit son premier roman, « The Hunters » (« Pour la gloire« ), inspiré par ce qu’il vient de vivre en Corée. Une sorte de « Grand Cirque » romancé, où le quotidien des aviateurs est décrit avec précision via l’histoire du capitaine Cleve Connell dont l’obsession est de « descendre » 5 avions ennemis afin de devenir un « as ».

Publié en 1956, ce livre a été adpaté au cinéma (Flammes sur l’Asie, avec Robert Mitchum) puis est devenu un classique aux États-Unis. Les Éditions de l’Olivier ont eu la bonne idée d’en éditer une traduction française cette année.

En 1957, James Salter quitte l’US Air Force pour se tourner vers une carrière littéraire.  »
« L’idée d’être écrivain est de faire du grand amoncellement des jours quelque chose qui durerait », dit-il alors.

Avec style aussi rigoureux que précis, James Salter publie « Un sport et un passe-temps », dont l’action se passe en France, « Un bonheur parfait » et « L’Homme des hautes solitudes » ainsi qu’un recueil de nouvelles (« American Express »).

En 2014, son dernier roman, « Et rien d’autre », a été élu « livre étranger préféré des libraires » français. Il y est question de la guerre, de la quête de l’amour parfait, du renoncement et du désenchantement.

Lire : « Pour la gloire« , James Salter, Éditions de l’Olivier – 21 euros chez Amazon

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